Les projets de rĂ©formes de l’immobilier commercial en 2014

Voir le site du ministĂšre de l’artisanat, du commerce et du tourisme

Sylvia Pinel a prĂ©sentĂ© en Conseil des Ministres le 21 aoĂ»t 2013 le projet de loi relatif Ă  l’artisanat, au commerce et aux trĂšs petites entreprises. À travers le projet de loi, le gouvernement souhaite doter les entreprises des outils qui permettront le maintien d’une offre commerciale et artisanale diversifiĂ©e sur les territoires autour de 3 axes principaux.

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1/ Garantir l’équilibre des relations entre bailleur et commerçant

MaĂźtriser les hausses des loyers commerciaux
Dans certaines situations, les loyers commerciaux connaissent des augmentations brutales qui peuvent menacer l’équilibre financier des commerçants et compromettre la viabilitĂ© de leurs entreprises. Aussi, le gouvernement a dĂ©cidĂ© de limiter Ă  10% par an ces augmentations en cas de tels dĂ©plafonnements, le gouvernement offre ainsi la possibilitĂ© aux commerçants d’anticiper les Ă©volutions de leur loyer et donc de disposer d’une meilleure visibilitĂ© financiĂšre pour leur entreprise.
Aujourd’hui, les bailleurs utilisent majoritairement, pour dĂ©terminer l’évolution des loyers, l’Indice du coĂ»t de la Construction (ICC), qui correspond Ă  la santĂ© de la construction immobiliĂšre et dĂ©favorise donc le locataire. En inscrivant dans la loi le remplacement de l’ICC par l’ILC (Indice des loyers commerciaux), tout en permettant d’autres rĂ©fĂ©rences comme l’ILAT (Indice des loyers des activitĂ©s tertiaires), pour indexer les Ă©volutions de loyers, on permet une progression plus fidĂšle Ă  l’activitĂ© Ă©conomique commerciale et tertiaire. Les baux commerciaux deviennent ainsi des contrats plus stables et plus Ă©quitables pour les commerçants.
Améliorer la transparence des relations entre les bailleurs et les locataires
Actuellement, si dans la majoritĂ© des cas un bail Ă©crit est signĂ© entre bailleur et commerçant, l’établissement d’un Ă©tat des lieux est trĂšs rare. Pour Ă©viter les conflits entre les deux parties, le Projet de loi rend obligatoire l’établissement d’un Ă©tat des lieux d’entrĂ©e et de sortie.
Le texte prĂ©voit Ă©galement, afin d’éviter les Ă©volutions arbitraires des charges locatives, qu’un inventaire des charges locatives revenant Ă  chacune des parties soit annexĂ© au bail et renvoie Ă  un dĂ©cret la liste des charges qui ne pourront, par nature, ĂȘtre imputĂ©es au commerçant.
Enfin, un droit de prĂ©fĂ©rence au commerçant qui occupe un local lors de sa vente sera inscrit dans la loi, afin de faciliter l’accĂšs Ă  la propriĂ©tĂ© et ainsi pĂ©renniser des commerces, notamment dans les centres-villes.
Ces mesures visent à créer un cadre propice à la croissance des entreprises du commerce et ainsi maintenir le lien social et développer le tissu économique local.

2/ DĂ©velopper les TrĂšs Petites Entreprises

Valoriser les savoir‐faire des artisans
Redonner du sens Ă  la qualitĂ© d’ « artisan », est un gage de lisibilitĂ© pour le consommateur et d’attractivitĂ© des mĂ©tiers. Les conditions pour se prĂ©valoir de cette qualitĂ© seront clarifiĂ©es afin de la rĂ©server aux personnes qui sont effectivement qualifiĂ©es, par un diplĂŽme ou une expĂ©rience professionnelle. Cette qualification sera mieux contrĂŽlĂ©e, par les agents de la DGCCRF et par les chambres de mĂ©tiers et de l’artisanat.
Afin de garantir que les entreprises de l’artisanat, quel que soit leur statut, respectent les obligations de qualification et d’assurance, le gouvernement instaure un contrĂŽle effectif direct par les chambres de mĂ©tiers des qualifications professionnelles et permet aux corps de contrĂŽle habilitĂ©s (inspection du travail, impĂŽts, douanes, organismes de sĂ©curitĂ© sociale,
) de vĂ©rifier les assurances obligatoires en fonction du mĂ©tier et des travaux rĂ©alisĂ©s.
La valorisation des savoir-faire des mĂ©tiers de l’artisanat doit ĂȘtre un facteur de qualitĂ© et d’attractivitĂ© de ces secteurs formateurs et pourvoyeurs d’emploi.
Rapprocher les rĂ©gimes de l’entreprise individuelle
Le Projet de loi fait Ă©voluer les obligations administratives et comptables des entrepreneurs dans le sens d’une plus grande simplicitĂ© et Ă©quitĂ©.
Alors que le rĂ©gime de l’auto-entrepreneur n’a qu’en partie atteint son objectif de tremplin (seulement 5% des entreprises ont basculĂ© vers un rĂ©gime classique), le texte corrige ses effets dommageables, tels que le salariat dĂ©guisĂ©, et amĂ©nage la transition entre ce rĂ©gime et le droit commun, pour qu’il joue effectivement son rĂŽle initiateur en matiĂšre de crĂ©ation d’entreprise. Tout en prĂ©servant le rĂ©gime pour celles et ceux qui souhaitent avoir un revenu d’appoint.
Le rĂ©gime de l’entrepreneur individuel Ă  responsabilitĂ© limitĂ©e (EIRL) est rendu plus accessible en limitant le formalisme exigĂ© pour bĂ©nĂ©ficier de la protection du patrimoine personnel de l’entrepreneur, qu’il soit primo-crĂ©ateur ou dĂ©jĂ  en activitĂ©. Ainsi, le changement de domiciliation des entreprises Ă  responsabilitĂ© limitĂ©e sera facilitĂ© et les obligations de publication allĂ©gĂ©es Ă  la seule publication de leur bilan.

3/ Adapter les modalitĂ©s de l’intervention publique aux besoins des territoires

Adapter les outils de l’intervention publique dans les territoires
Le Projet de loi propose de rĂ©tablir l’équilibre de la reprĂ©sentation des diffĂ©rentes collectivitĂ©s Ă  la Commission dĂ©partementale d’amĂ©nagement commercial (CDAC), qui dĂ©livre les autorisations pour la crĂ©ation des grandes surfaces commerciales, ainsi que de clarifier et accĂ©lĂ©rer les procĂ©dures de dĂ©pĂŽt de dossier pour les porteurs de projets d’amĂ©nagements commerciaux. La Commission nationale d’amĂ©nagement commerciale(CNAC) pourra se saisir des projets de grande envergure.
Enfin, le fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC), dont le fonctionnement actuel ne lui permet pas de remplir ses missions de service public, sera rĂ©novĂ©. PilotĂ© en fonction des prioritĂ©s gouvernementales, il permettra Ă  toutes les communes de s’impliquer de façon dynamique dans le dĂ©ploiement d’une politique territoriale cohĂ©rente, tout en encourageant le commerce local.

Le gouvernement a dĂ©posĂ© 3 amendements sur le Projet de Loi ALUR concernant l’urbanisme commercial

L’adoption de ces amendements impliquerait certains changements :
– la procĂ©dure du permis de construire serait intĂ©grĂ©e dans la procĂ©dure de CDAC ;
– l’avis de la CDAC pourrait se faire sur la base des prĂ©conisations du SchĂ©ma de CohĂ©rence Territoriale ;
– la notion de protection des consommateurs serait ajoutĂ©e en intĂ©grant des notions de complĂ©mentaritĂ© de produits offerts, de diversitĂ©, de qualitĂ© de l’offre ;
– le Document d’AmĂ©nagement Commercial disparaĂźt au profit du SCOT, ou, en l’absence de SCOT, du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal ;
– pas de dĂ©limitation des activitĂ©s Ă  la parcelle dans le SCOT ;
– la composition des CDAC pourrait ĂȘtre modifiĂ©e pour une plus grande professionnalisation des profils.

Sources : Ministùre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme