Murs de Boutique, c’est quoi?

Pour comprendre et maĂźtriser l’immobilier de commerce, il faut mesurer la multiplicitĂ© des formes de commerces. En effet, il existe : le pied d’immeuble en Centre-Ville, la galerie commerciale, le centre commercial, le retail park. On retrouve plusieurs expressions qui englobe cette catĂ©gorie : Murs Commerciaux, Murs de Commerce(s), Murs de Magasin(s). On croise d’ailleurs trĂšs souvent l’expression Murs de Magasins pour Ă©voquer une catĂ©gorie de SCPI, spĂ©cialisĂ©es dans l’acquisition et la gestion de tout type d’immobilier commercial. Au quotidien les 3 expressions se mĂ©langent avec d’autres. On a donc : Murs de Boutique / Murs de Magasin / Murs de Commerce / Murs Commerciaux / Immobilier Commercial / Locaux Commerciaux /
 Nous retrouvons rĂ©guliĂšrement ces expressions chez les professionnels de l’immobilier autant que chez les commercants ou les investisseurs.

MalgrĂ© une certaine largesse des expressions usuelles, ce que l’on appelle « Murs de Boutique » reprĂ©sente plus prĂ©cisĂ©ment les pieds d’immeuble, qui correspondent au commerce traditionnel que l’on trouve dans les rues commercantes de toutes nos villes et villages : Pharmacie, Boulangerie, Presse, Tabac, Restaurants, Pret-Ă -Porter, Coiffeur, Agence de Services, etc


Lorsque l’on parle d’investissement immobilier, la premiĂšre chose qui vient Ă  l’esprit est l’investissement en immobilier d’habitation ; Mais il existe donc cette autre possibilitĂ© d’investissement immobilier : l’investissement dans les murs de boutique (ou plus largement dans les Murs de Magasin / Murs de Commerce / Murs Commerciaux)

Oubliés du grand public, les attraits de ce type de placement sont pourtant nombreux.
Pour l’investisseur, il s’agit donc de « regarder en bas » lorsqu’il avait tendance Ă  lever les yeux vers les Ă©tages.

La diffĂ©rence entre l’habitation et le commerce commence lĂ  : le regard portĂ© sur les immeubles, sur un quartier. Il ne s’agit plus de chercher la pĂ©rennitĂ© d’un loyer d’habitation mais celle d’un loyer commercial. Une rue « bruyante » est un inconvĂ©nient pour un appartement mais devient un avantage pour le commerce si le passage piĂ©ton est important.

Attention tout de mĂȘme, le vieil adage de l’immobilier reste vrai : quelque soit le type d’immobilier que vous achetez l’emplacement reste le fondement d’un investissement rĂ©ussi. Cela est vrai pour l’investisseur particulier qui acquiert des biens Ă  titre patrimonial comme pour le professionnel qui cherche Ă  valoriser ses actifs sur une pĂ©riode souvent plus courte. Le comportement d’achat d’un investissement immobilier reste donc le mĂȘme ; ce qui change sont les critĂšres d’investissement !

Tout comme dans l’habitation il existe des murs de boutique occupĂ©s par un locataire et des murs de boutique libres d’occupation. Mais contrairement Ă  l’habitation, l’occupant est souvent distinct du propriĂ©taire. Il faut en effet distinguer le commerçant – le pharmacien, le boulanger – qui exploite son Fonds de Commerce, du propriĂ©taire des murs qui met son bien Ă  disposition moyennant un loyer. Pour ce faire, un bail commercial lie les deux parties. L’exploitant a pour vocation de valoriser ce Fonds de Commerce, il concentre donc son budget sur son affaire et non sur l’immobilier qui ne devient qu’un outil. Il est donc frĂ©quemment question de Murs de Boutique OccupĂ©s. Nous rencontrons des Murs Libres quand le commerçant est aussi le propriĂ©taire des murs et qu’il arrĂȘte son activitĂ©, mais aussi le cas quand le locataire fait dĂ©faut. Ses deux grandes catĂ©gories de Murs se traitent diffĂ©remment. Nous allons rentrer dans le dĂ©tail des Murs de Boutique OccupĂ©s, ce qui intĂ©resse rĂ©ellement l’investisseur pour la rentabilitĂ© immĂ©diate qu’ils offrent.

Quelles sont les raisons d’un investissement dans les murs de boutique occupĂ©s ?

La Stabilité de la valeur vénale

Le premier attrait de ce secteur rĂ©side dans sa relative stabilitĂ©. En effet, les prix des murs commerciaux n’ont pas connu une flambĂ©e aussi importante que ceux de l’habitation locative ; de la mĂȘme façon, lors de la crise Ă©conomique, leur recul a Ă©tĂ© beaucoup plus modĂ©rĂ©. Mais attention il y a des disparitĂ©s de prix bien plus amples que dans l’habitation. L’environnement et l’emplacement sont dĂ©terminants dans l’évaluation du fonds de commerce. Une bonne activitĂ© commerciale est garante d’un loyer Ă©levĂ©, premier critĂšre d’évaluation de la valeur vĂ©nale. Dans les trĂšs bons emplacements l’activitĂ© commerciale est stable dans le temps, c’est ce qui sĂ©curise la valeur vĂ©nale. Meilleur est l’emplacement, plus stable devient les valeurs de loyer (valeurs locatives et droit au bail) et donc les valeurs vĂ©nales (prix au m2 des murs).

La Sécurité & Tranquillité

Les murs de boutique se revendent trĂšs facilement, c’est un marchĂ© trĂšs fluide oĂč la demande est structurellement bien supĂ©rieure Ă  l’offre. En gĂ©nĂ©ral, le risque locatif est trĂšs faible sur un bon emplacement, une boutique bien placĂ©e n’est jamais inoccupĂ©e et les incidents sont bien plus rares et faciles Ă  rĂ©gler. En effet, le commerçant cherche Ă  dĂ©velopper son activitĂ©, la rendre pĂ©renne, il valorise au quotidien son outil de travail, il embellit donc la boutique au fil du temps, sans mĂȘme que le propriĂ©taire bailleur ne demande quoi que ce soit.

Les Avantages Contractuels

Le fondement juridique sur lequel est basĂ© le contrat de bail des murs de boutique n’est pas le mĂȘme que pour les logements et les subtilitĂ©s de sa rĂ©daction permettent au propriĂ©taire bailleur d’obtenir des avantages.

Le Bail Commercial est une convention par laquelle le bailleur (propriĂ©taire des murs) met tout ou partie du bien en question Ă  la disposition d’un tiers appelĂ© locataire ou preneur pour l’exercice de son commerce – pour une certaine durĂ©e – moyennant un certain prix – selon certaines conditions.

C’est le dĂ©cret n°53-960 du 30 Septembre 1953 qui constitue le statut des baux commerciaux, aujourd’hui codifiĂ© dans le code du commerce. Cependant, il n’y a pas de rĂšgles spĂ©cifiques qui s’appliquent Ă  la formation du contrat, il s’agit donc d’une convention libre entre les parties, limitĂ©e toutefois par le Code Civil.

C’est pourquoi le bailleur peut obtenir les avantages suivants :

  • Taxe fonciĂšre souvent remboursĂ©e au propriĂ©taire par le locataire.
  • Travaux d’amĂ©nagement intĂ©rieur du magasin Ă  la charge du locataire. Le propriĂ©taire n’a donc pas Ă  supporter le coĂ»t de ces travaux, comme c’est le cas pour un logement.
  • Travaux de copropriĂ©tĂ©, ils sont le plus souvent supportĂ©s par la locataire, Ă  l’exception du ravalement et des trĂšs gros travaux (toiture par exemple). Ce n’est pas le cas pour un logement.
  • Charges de copropriĂ©tĂ© payĂ©es par le locataire. Dans le cas d’un logement le propriĂ©taire supporte un tiers de ces charges.

Il y a bien d’autres subtilitĂ©s dans la rĂ©daction d’un bail commercial, c’est la raison pour laquelle il est indispensable de faire appel Ă  un professionnel pour rĂ©diger ce genre de contrat, notamment les quelques changements qu’apporte la loi PINEL de 2014.

La Rentabilité

Contrairement au logement et comme dit plus haut le prix des murs de boutique se dĂ©termine, en appliquant au loyer pratiquĂ©, une rentabilitĂ© de marchĂ©. Par exemple, pour un loyer de 30 000 € par an et pour une rentabilitĂ© de 6%, le prix des murs est : 30.000 divisĂ© par 6 % soit 500 000 €.

Les rendements offerts sur les murs de boutique sont intĂ©ressants. Ils sont presque deux fois plus Ă©levĂ©s que sur un logement. Pour des biens prĂ©sentant une bonne commercialitĂ©, la rentabilitĂ© se situe aujourd’hui autour de 5% sur Paris, la rentabilitĂ© augmentant en rĂ©gion. Meilleur est l’emplacement, moins bonne est la rentabilitĂ© : difficile aujourd’hui par exemple de trouver une rentabilitĂ© de 5% Rue de Rennes Ă  Paris, rue de la RĂ©publique Ă  Lyon ou encore rue Sainte-Catherine Ă  Bordeaux.

La logique globale peut se synthétiser de la sorte :
Plus l’emplacement est bon, plus il est rare, plus les loyers sont Ă©levĂ©s, plus l’activitĂ© est stable, plus le rendement offert au bailleur est faible. Attention cette thĂ©orie n’est qu’un mĂ©canisme de comprĂ©hension et d’autres Ă©lĂ©ments exogĂšnes sont Ă  prendre en considĂ©ration lors de votre investissement.

Processus d’investissement.

Reprenons les plus importants : lieu / loyer / locataire

D’aprĂšs l’expĂ©rience acquise par MdB, cette rĂšgle des 3 L reprĂ©sente un schĂ©ma thĂ©orique Ă  appliquer Ă  chaque opportunitĂ©. Cela permet d’éviter de multiples erreurs. Cependant hĂ©las, il n’y a pas de solution exhaustive quant au processus d’investissement. C’est pour cette raison qu’il est important d’ĂȘtre accompagnĂ© par un professionnel. MdB conseille depuis 2004 les investisseurs – particuliers et professionnels – quant Ă  leur choix d’investissement. Nous suivons un processus trĂšs complet de sĂ©lection dont les 3 L sont la base.

  • Lieu, environnement et emplacement commercial
  • Loyer, Ă©tude comparative de la valeur locative
  • Locataire, santĂ© financiĂšre du Locataire et du secteur d’ActivitĂ©

Le schĂ©ma Ă  avoir en tĂȘte lors d’un investissement en Murs de boutique :

  • Ne pas pensez en terme de prix au mĂštre carrĂ©. Raisonnez en fonction de la rentabilitĂ© que va dĂ©gager le loyer acquittĂ© par le commerçant tant que le loyer est de marchĂ©.
  • Le loyer est indexĂ© : l’investissement ne subit pas l’inflation.
  • Le locataire investit dans un droit d’entrĂ©e ou droit au bail et des travaux : le bien est l’outil de travail du commercant, l’amĂ©lioration du bien est donc dans l‘intĂ©rĂȘt du locataire.
  • Le bail commercial permet un recours plus facile contre un locataire dĂ©faillant. Lorsqu’un commerçant occupant votre local fait faillite, le bail est cassĂ© (par le jeu de la clause rĂ©solutoire) et il y a procĂ©dure, les expulsions ordonnĂ©es par les magistrats, pour non-paiement des loyers, sont assez rapides, en tout cas bien le « traitement social » est bien moins prĂ©sent qu’en habitation.
  • Lors d’un changement de locataire : le propriĂ©taire peut espĂ©rer une indemnitĂ© de dĂ©spĂ©cialisation partielle ou plĂ©niĂšre (quand changement d’activitĂ©) payĂ©e par le locataire ou une rĂ©vision du prix du loyer Ă  la hausse afin de revenir Ă  terme Ă  la valeur locative de marchĂ©.