La dĂ©gradation de la note de l’Etat français par Standard and Poor’s est immĂ©diatement suivie par celle de nombreux Ă©tablissements bancaires, qui vont voir de ce fait augmenter lĂ©gĂšrement le coĂ»t des ressources de ceux qui vont les chercher sur les marchĂ©s. L’OAT, qui sert de rĂ©fĂ©rence aux crĂ©dits immobiliers Ă taux fixe va probablement aussi s’en ressentir, poussant – mais pas forcĂ©ment immĂ©diatement – ces derniers Ă la hausse, et rendant les crĂ©dits Ă taux variables encore un peu plus attractifs. L’effet pourrait cependant ne pas ĂȘtre spectaculaire : les banques ont levĂ© ces derniers temps des fonds en quantitĂ©s considĂ©rables et Ă trĂšs bas coĂ»t auprĂšs de la BCE (Banque centrale europĂ©enne) et par ailleurs il n’existe pas de courroie de transmission directe entre le coĂ»t des ressources et les taux affichĂ©s, ceux-ci rĂ©pondant Ă un arbitrage entre des objectifs commerciaux de part de marchĂ© et d’augmentation des marges pour l’augmentation des fonds propres exigĂ©s par les nouvelles rĂšgles prudentielles imposĂ©es par l’Union europĂ©enne et les accords « BĂąle III »…
L’effet pourrait ĂȘtre aussi attĂ©nuĂ© par le fait que les Ă©tablissements prĂȘteurs semblent avoir anticipĂ© les choses au cours des derniĂšres semaines : selon le courtier en crĂ©dit Empruntis, les taux des crĂ©dits immobiliers (taux fixes, hors assurance) ont augmentĂ© de 0,05% Ă 0,10% dans les barĂšmes des banques du mois dernier, toutes les durĂ©es d’emprunt de 7 Ă 30 ans Ă©tant concernĂ©es. Ils ont ainsi franchi la barre des 4%.
Par contre, l’Ă©volution de la crise grecque pourrait remettre un coup de « stress » sur le secteur bancaire si le pays devait « faire dĂ©faut » ou bien si ses prĂȘteurs du secteur privĂ© devaient accepter un « haircut » supĂ©rieur Ă 50% de leurs crĂ©ances (abandon amiable acceptĂ©) : la nĂ©gociation pour la participation du secteur privĂ© (private sector involvement ou PSI) patine et le FMI pousse actuellement en ce sens…
UNIVERSIMMO, le 16/1/2012