SCPI : une collecte nette de 962,10 M€ au 1er semestre 2011

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Au 1er semestre 2011, les SCPI ont enregistrĂ© une collecte nette de 962,10 M€, soit une hausse de 60% par rapport aux six premiers mois de 2010. « Cette performance est principalement Ă  mettre au crĂ©dit des SCPI diversifiĂ©es (+ 135%). A noter que les SCPI Scellier ont encore collectĂ© 66 M€ (- 38% par rapport au 1er semestre 2010), ce qui reste remarquable pour un produit de dĂ©fiscalisation principalement vendu dans les derniers mois de l’annĂ©e », dĂ©clare l’Association française des sociĂ©tĂ©s de placement immobilier – Aspim. Il faut rappeler que la collecte nette des SCPI sur les 12 mois de l’annĂ©e atteignait 874 M€ en 2008 et 869 M€ en 2009.

Avec 182 M€ de parts Ă©changĂ©es, le marchĂ© secondaire des SCPI est en lĂ©ger repli par rapport au 1er semestre 2010 (- 5%) avec de fortes disparitĂ©s entre les diffĂ©rentes catĂ©gories de fonds (+ 5% pour les diversifiĂ©es, -70% pour les rĂ©gionales).

Ces chiffres constituent un signe supplĂ©mentaire de l’attractivitĂ© des SCPI. Ce marchĂ© secondaire connaĂźt une raretĂ© relative de vendeurs, les porteurs restant trĂšs attachĂ©s Ă  un « placement pierre » aussi compĂ©titif sur le long terme.

Avec un montant de parts en attente de cession limité à seulement 0,14% du total de la capitalisation, le marché secondaire des SCPI ne connaßt donc pas de problÚme de liquidité.

Au 30 juin 2011, la capitalisation globale des SCPI atteint un niveau record de 23,444 Mds€ (+ 5% par rapport au 31 dĂ©cembre 2010). Cette progression est surtout due Ă  la collecte du premier semestre (4,30 % de la capitalisation calculĂ©e au 31 dĂ©cembre 2010). Pour Arnaud Dewachter, dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de l’Aspim, « 2011 pourrait constituer une nouvelle annĂ©e record pour la collecte nette des SCPI, avec une progression de 60% des capitaux investis par les particuliers par rapport aux six premiers mois de l’exercice 2010 qui avait dĂ©jĂ  atteint au total un niveau historique. Avec prĂšs d’1 Md€ perçu en cette premiĂšre moitiĂ© de 2011, les SCPI ont enregistrĂ© un niveau de collecte dĂ©jĂ  supĂ©rieur Ă  celui des annĂ©es 2008 ou 2009 ».

La procĂ©dure d’acquisition de la clause rĂ©solutoire

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L’action introduite par le bailleur avant la mise en redressement judiciaire du preneur en vue de faire constater l’acquisition de la clause rĂ©solutoire prĂ©vue au bail pour dĂ©faut de paiement des loyers ou des charges Ă©chus antĂ©rieurement au jugement d’ouverture de la procĂ©dure, ne peut, dĂšs lors qu’elle n’a donnĂ© lieu Ă  aucune dĂ©cision passĂ©e en force de chose jugĂ©e, ĂȘtre poursuivie aprĂšs ce jugement. La cour d’appel est tenue de relever, au besoin d’office, les effets attachĂ©s au principe de l’interdiction des poursuites individuelles de l’article L 622-21 du code de commerce.

Dans cette espĂšce, la cour d’appel aurait relevĂ© que le preneur devait un important arriĂ©rĂ© de loyer, tandis que le local n’était pas exploitĂ©, sans motif lĂ©gitime, de telle sorte que le commandement signifiĂ© avant le redressement judiciaire du preneur Ă©tait fondĂ© et que le bail s’était trouvĂ© rĂ©siliĂ© de plein droit Ă  dĂ©faut, pour le preneur, d’avoir satisfait Ă  ses obligations dans le dĂ©lai lĂ©gal d’un mois ou d’avoir obtenu la suspension des effets de la clause rĂ©solutoire.

La cassation intervient sans surprise au regard du principe de la suspension des poursuites posĂ© par l’article L 622-21 du code de commerce.

Le bĂ©nĂ©fice d’une clause rĂ©solutoire ne peut donc ĂȘtre acquis pour dĂ©faut de paiement de loyer ou charges exigibles au jugement d’ouverture, que dans la seule hypothĂšse d’une dĂ©cision passĂ©e en force de chose jugĂ©e.

Selon la Cour de cassation, il appartenait d’ailleurs au juge du fond de relever, au besoin d’office, les effets attachĂ©s au principe de l’interdiction des poursuites individuelles (Cass. 3e civ., 17 mai 2011, n° 10-12866).

AUTEUR

Charles-Edouard Brault
Avocat Ă  la Cour – Cabinet Brault & AssociĂ©s

Les Champs ElysĂ©es retrouvent leur place d’artĂšre commercante la plus chĂšre d’Europe

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Selon l’étude annuelle du conseil international en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield, Main Streets Across the World, les douze derniers mois ont confirmĂ© le dynamisme de la plupart des grandes artĂšres commerçantes mondiales.

 

« En dépit de la fragilité du climat économique et du moral des ménages dans de nombreux pays, 81 % des 278 emplacements analysés par Cushman & Wakefield dans 63 pays ont enregistré une hausse ou une stabilité de leur valeur locative contre 66 % en 2010 » annonce Christian Dubois, directeur général de Cushman & Wakefield France.

Plusieurs facteurs ont jouĂ© en faveur du marchĂ© de l’immobilier de commerces dans le monde. La sortie de crise et l’accĂ©lĂ©ration de la croissance Ă©conomique constatĂ©e Ă  la fin de 2010 et au dĂ©but de 2011 ont permis le retour au vert de plusieurs indicateurs, et notamment l’amĂ©lioration du marchĂ© de l’emploi ou du climat des affaires. Si ce regain risque de faire long feu, comme le laisse craindre l’exacerbation de la crise de la dette souveraine au cours d’un Ă©tĂ© particuliĂšrement agitĂ©, il n’en a pas moins contribuĂ© Ă  la croissance gĂ©nĂ©rale des valeurs locatives. Confirmant que le pire Ă©tait bien derriĂšre nous, la publication des bons rĂ©sultats de plusieurs grands groupes, dans le secteur du luxe comme dans celui du mass-market, a notamment coĂŻncidĂ© avec l’accĂ©lĂ©ration du rythme d’ouverture de leurs boutiques. Comme l’an passĂ©, cette Ă©volution a profitĂ© en prioritĂ© aux meilleurs emplacements des grandes artĂšres mondiales, qui continuent de bĂ©nĂ©ficier de la volontĂ© des enseignes de limiter les risques associĂ©s Ă  une ouverture et de tirer parti de l’effet vitrine que leur offre une telle implantation. « La polarisation du marchĂ© de l’immobilier de commerces ne s’est donc pas dĂ©mentie, accentuant la distinction entre des emplacements n°1 dont la raretĂ© pousse les valeurs locatives Ă  la hausse et des emplacements secondaires fragilisĂ©s par les stratĂ©gies de rationalisation des enseignes et par l’essor du e-commerce » explique Christian Dubois.

L’accentuation des tendances observĂ©es l’an passĂ© n’a pas bouleversĂ© la donne aux premiĂšres places du classement des grandes artĂšres commerçantes mondiales. La 5e Avenue Ă  New York, dont la valeur locative a augmentĂ© de 21,6 % au cours des douze derniers mois, est l’artĂšre la plus chĂšre du monde pour la dixiĂšme annĂ©e consĂ©cutive, devant Causeway Bay Ă  Hong Kong (+ 16,7 %) et Ginza Ă  Tokyo (+ 8,7 %), qui reste sur le podium en dĂ©pit de la catastrophe qui a affectĂ© l’archipel japonais en mars dernier. Le top 10 mondial a toutefois connu deux Ă©volutions significatives : le bond de 33,3 % de la valeur locative prime de Pitt Street Mall Ă  Sidney fait passer cette derniĂšre de la 9Ăšme Ă  la 4Ăšme place du classement tandis que la progression certes plus modeste de 5,3 % de la valeur locative des Champs-ElysĂ©es permet Ă  l’avenue parisienne de retrouver son statut d’artĂšre commerçante la plus chĂšre d’Europe devant New Bond Street Ă  Londres. Contrastant avec la baisse de 9,5 % enregistrĂ©e l’an passĂ©, cette hausse signe un certain retour en grĂące de la « plus belle avenue du monde », rĂ©cemment animĂ©e par plusieurs ouvertures et transactions significatives (Marks and Spencer, Levi’s ou encore Banana Republic). D’autres projets pourraient se concrĂ©tiser dans les prochains mois et pousser encore la valeur locative prime des Champs-ElysĂ©es Ă  la hausse. De fait, « la reprise Ă©conomique, mĂȘme fragile, l’essor du tourisme dans la capitale et la rĂ©duction du nombre d’opportunitĂ©s disponibles aiguisent l’appĂ©tit de grandes enseignes internationales dĂ©jĂ  prĂ©sentes Ă  Paris ou dĂ©sireuses de s’y implanter. Cette Ă©volution ne se limite pas aux Champs-ElysĂ©es, d’autres quartiers de la capitale demeurant trĂšs attractifs pour les enseignes (OpĂ©ra/Madeleine, Le Marais, Boulevard Saint-Germain, etc.). Elle ne se limite pas non plus au seul secteur du mass-market. BoostĂ© par l’inauguration de nouveaux palaces, le marchĂ© du luxe, au travers de nombreuses ouvertures, comme ChloĂ© rue Saint-HonorĂ©, ou de la poursuite de la montĂ©e en gamme des grands magasins, apparaĂźt ainsi comme l’un des grands gagnants de la sortie de crise » selon Christian Dubois.

Les principales artĂšres d’Europe bĂ©nĂ©ficient, comme en France, de l’intĂ©rĂȘt de grandes enseignes dĂ©sireuses d’y poursuivre leur expansion. Le Vieux continent enregistre ainsi une Ă©volution gĂ©nĂ©rale positive de ses valeurs locatives prime (+ 1,9 %) et rompt avec deux annĂ©es de baisse. Tirant parti de la robustesse de la croissance Ă©conomique locale, quelques artĂšres ont connu une hausse Ă  deux chiffres, notamment en Allemagne (+ 18,2 % sur la Tauentzienstraße Ă  Berlin), en Russie (+ 25 % sur la Perspective Nevski Ă  Saint-PĂ©tersbourg) ou en Turquie (+ 22,4 % sur la Bagdat Caddesi). L’ampleur de la crise traversĂ©e par certains pays continue en revanche de peser sur l’évolution de plusieurs marchĂ©s, comme Grafton Street Ă  Dublin (- 7 %), passĂ©e du 5Ăšme au 15Ăšme rang mondial entre 2008 et 2011, ou comme la rue Ermou Ă  AthĂšnes (- 11,4 %), qui a reculĂ© de la 11Ăšme Ă  la 22Ăšme place sur la mĂȘme pĂ©riode. Dans un environnement Ă©conomique encore trĂšs incertain, l’Europe prĂ©sente donc un visage trĂšs contrastĂ© et affiche des performances encore bien en-deçà de celles d’autres rĂ©gions du monde.

Les pays Ă©mergents se distinguent Ă  nouveau de la plupart des marchĂ©s Ă©tablis, et des pays europĂ©ens en particulier, par l’ampleur de la hausse des valeurs locatives de leurs principales artĂšres commerçantes. L’augmentation sur un an est ainsi de 12,2 % en Asie-Pacifique et de 10,6 % en AmĂ©rique du Sud, notamment soutenue par quelques progressions impressionnantes en Chine (+ 109,5 % sur Wangfujing Ă  PĂ©kin) et au BrĂ©sil (+ 52,2 % sur la rue Garcia d’Avila Ă  Rio de Janeiro). « De façon gĂ©nĂ©rale l’essor du tourisme, la hausse soutenue de la consommation et l’appĂ©tit d’une classe moyenne toujours plus importante pour de nouveaux formats commerciaux soutiennent la demande des grandes enseignes internationales pour les meilleurs emplacements des pays Ă©mergents. Dans un contexte de grande raretĂ© de l’offre de qualitĂ©, les loyers augmentent en outre d’autant plus rapidement que le marchĂ© du luxe connaĂźt un vĂ©ritable boom, en Chine, en Inde ou dans certaines villes d’AmĂ©rique du Sud » explique Christian Dubois.

Une nouvelle progression importante et gĂ©nĂ©ralisĂ©e des loyers des grandes artĂšres commerçantes mondiales paraĂźt dĂ©sormais moins certaine. IllustrĂ©s par l’exacerbation rĂ©cente de la crise de la dette souveraine, les risques de ralentissement de l’économie mondiale sont de fait bien rĂ©els et pourraient peser sur le marchĂ© de l’immobilier de commerces, aux Etats-Unis et en Europe en particulier. En Europe, les objectifs d’assainissement des finances publiques devraient ainsi, avec l’adoption de nouvelles mesures d’austĂ©ritĂ©, peser sur le pouvoir d’achat des mĂ©nages, et sapant la confiance des consommateurs, assombrir les perspectives des enseignes. Toutefois « deux Ă©lĂ©ments nous permettent de rester optimistes. Le luxe demeurera une « valeur refuge » et l’un des principaux facteurs de croissance des valeurs locatives dans les mois Ă  venir, dans les pays dĂ©veloppĂ©s comme dans les BRICS (BrĂ©sil-Russie-Inde-Chine). Par ailleurs, les prochains mois ne dĂ©mentiront pas l’attractivitĂ© d’emplacements prime encore rares et toujours trĂšs recherchĂ©s par des enseignes Ă  la recherche de la meilleure visibilitĂ© » conclut Christian Dubois.

Le Top 10 des pays aux artÚres commerçantes les plus chÚres du monde en 2011

2011 Pays Ville Rue €/m2/an Evolution annuelle (%)
1 Etats-Unis New York 5e Avenue 16,704 +21,6
2 Chine Hong Kong Causeway Bay 14,426 +16,7
3 Japon Tokyo Ginza 7,750 +8,7
4 Australie Sydney Pitt Street Mall 7,384 +33,3
5 France Paris Champs-Elysées 7,364 +5,3
6 Royaume-Uni Londres New Bond Street 6,901 +4,3
7 Italie Milan Via Montenapoleone 6,800 +0,0
8 Suisse Zurich Bahnhofstrasse 6,553 +0,0
9 Corée du Sud Séoul Myeongdong 4,714 +0,6
10 Allemagne Munich Kaufingerstrasse 3,960 +6,5

Source : Cushman & Wakefield

RĂ©ponse tardive Ă  une demande de renouvellement

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La réponse tardive à une demande de renouvellement ne prive pas le bailleur de la fixation judiciaire du loyer du bail renouvelé

Si le bailleur qui a rĂ©pondu tardivement Ă  une demande de renouvellement Ă©manant du preneur est rĂ©putĂ© avoir acceptĂ© le principe du renouvellement, il n’est pas privĂ© du droit de demander la fixation d’un nouveau loyer.

Une demande de renouvellement fait courir un dĂ©lai de trois mois permettant au bailleur de prendre position, et trois hypothĂšses doivent ĂȘtre envisagĂ©es :

– celle oĂč le bailleur accepte le renouvellement du bail dans le dĂ©lai : il a donc intĂ©rĂȘt Ă  signifier dans le dĂ©lai le montant du loyer qu’il entend obtenir, faute de quoi la majoration Ă©ventuelle du prix ne prendra effet qu’à la date de sa demande ultĂ©rieure, conformĂ©ment Ă  l’article L 145-11 du code de commerce,

– celle oĂč le bailleur refuse le renouvellement avec ou sans offre de payer l’indemnitĂ© d’éviction dans le dĂ©lai de trois mois : il appartient alors aux parties de faire fixer les indemnitĂ©s d’éviction et d’occupation,

– enfin, l’hypothĂšse oĂč le bailleur ne rĂ©pond pas dans le dĂ©lai de trois mois : il est alors simplement rĂ©putĂ© avoir acceptĂ© le principe du renouvellement du bail.

En l’espĂšce, la Cour de cassation censure le juge du fond qui avait estimĂ© qu’à dĂ©faut d’avoir rĂ©pondu dans le dĂ©lai de trois mois de la demande de renouvellement, le bail se poursuivait entre les parties aux charges et conditions du bail expirĂ©.

Dans la mesure oĂč le bailleur avait notifiĂ© son mĂ©moire dans le dĂ©lai de deux ans Ă  compter de la date d’effet du renouvellement, il convenait de faire application des dispositions de l’article L 145-11 du code de commerce. Une rĂ©ponse tardive Ă  une demande de renouvellement n’implique nullement la privation du bailleur de faire fixer judiciairement le montant du loyer du bail renouvelĂ©, sous rĂ©serve de notifier son mĂ©moire dans le dĂ©lai de prescription biennal. Cependant, la majoration de loyer ne sera exigible qu’à compter de la demande qui en est faite ultĂ©rieurement par le bailleur, soit en l’espĂšce Ă  compter de la notification de son mĂ©moire  (Cass. 3e civ., 4 mai 2011, n° 10-15473).

AUTEUR

Charles-edouard-brault
Charles-Edouard Brault
Avocat Ă  la Cour – Cabinet Brault & AssociĂ©s

Le congĂ© doit ĂȘtre signifiĂ© par acte extrajudiciaire

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À l’expiration du bail dĂ©rogatoire initial, le locataire Ă©tait restĂ© dans les lieux en y exploitant son fonds de commerce et en Ă©tant inscrit au registre du commerce. En application de l’article L 145-5 du code de commerce, un nouveau bail soumis au statut des baux commerciaux s’était donc opĂ©rĂ© et la cour d’appel en a justement dĂ©duit, sans ĂȘtre tenue de procĂ©der aux recherches inopĂ©rantes, que le congĂ© devait ĂȘtre donnĂ© par acte extrajudiciaire conformĂ©ment aux dispositions impĂ©ratives de l’article L 145-9.

À l’issue d’un bail dĂ©rogatoire, si le preneur reste en possession des lieux Ă  son Ă©chĂ©ance, il s’opĂšre alors un nouveau bail soumis au statut des baux commerciaux.

Ce faisant, le locataire ne pouvait dĂ©livrer congĂ© selon les formes prĂ©vues par le bail dĂ©rogatoire d’origine, qui prĂ©voyait un renouvellement par tacite reconduction « sauf dĂ©nonciation par lettre recommandĂ©e avec accusĂ© de rĂ©ception trois mois avant l’échĂ©ance ».

Selon une jurisprudence constante, le congĂ© dĂ©livrĂ© par lettre recommandĂ©e avec AR est inopĂ©rant et s’avĂšre donc sans effet, de telle sorte que le congĂ© devait ĂȘtre donnĂ© par acte extrajudiciaire conformĂ©ment aux dispositions impĂ©ratives de l’article L 145-9 du code de commerce.

On rappellera cependant que l’irrĂ©gularitĂ© formelle d’un congĂ© est une nullitĂ© relative qui ne peut ĂȘtre invoquĂ©e que par le destinataire de l’acte, et l’attention des praticiens doit ĂȘtre attirĂ©e lorsque le preneur reste en possession des lieux Ă  l’issue d’un bail dĂ©rogatoire : le nouveau bail est alors soumis au statut des baux commerciaux, ce qui implique le respect des dispositions prĂ©vues par les textes pour la dĂ©livrance du congĂ© qui ne peut donc intervenir que par exploit d’huissier (Cass. 3e civ., 23 mars 2011, n° 10-12254).

AUTEUR
Charles-Edouard Brault
Avocat Ă  la Cour – Cabinet Brault & AssociĂ©s
Spécialiste en baux commerciaux et professionnels.

La tendance multicanale devient une réalité pour tous les internautes

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Interview de Marc Lolivier, Délégué Général de la FEVAD

À l’occasion de la publication du 4Ăšme baromĂštre annuel de la FEVAD et de MĂ©diamĂ©trie / Net Ratings sur les comportements d’achats des internautes, l’IAB a interrogĂ© Marc Lolivier.

IAB. Quel constat tirez-vous du 4Úme baromÚtre annuel ? 

ML. Notre derniĂšre Ă©tude illustre la tendance multicanale qui devient une rĂ©alitĂ© pour tous les internautes. DĂ©sormais, le client veut avoir le choix entre plusieurs canaux, pouvoir choisir son moyen d’entrer en contact avec le commerçant. Pour les entreprises, l’enjeu est de rĂ©pondre Ă  cette demande, d’oĂč la nĂ©cessitĂ© d’ĂȘtre prĂ©sent sur tous les canaux, qu’ils soient destinĂ©s Ă  la vente ou Ă  la prescription. Il ne s’agit pas de basculer dans le « tout Internet » ou de balayer l’existant mais de trouver des vecteurs d’approche complĂ©mentaires et des synergies qui, bien pensĂ©s, peuvent s’avĂ©rer de puissants relais de croissance. Pour cela, il importe de dĂ©velopper une vision globale multicanale tout en tenant compte de sa clientĂšle et de son « core business ». Les consommateurs pourront en permanence se connecter Ă  leur magasin ou se connecter Ă  partir du magasin. Ils pourront Ă  tout moment rechercher un produit ou service et dĂ©cider s’ils veulent l’acheter en ligne ou en magasin.

IAB. Plus d’un Français sur trois achĂšte sur Internet, l’e-commerce sĂ©duit l’ensemble des Français, doit-on considĂ©rer que la « fracture numĂ©rique » est en train de se combler ?

ML. Effectivement, des catĂ©gories de la population jusqu’ici les moins cyberconsommatrices du fait de leur sous-Ă©quipement visitent rĂ©guliĂšrement des sites marchands. Le baromĂštre indique que 64 % des internautes de plus de 50 ans et 66 % des internautes CSP- ont dĂ©jĂ  effectuĂ© un achat en ligne. Avec l’envie sous-jacente de pouvoir aussi profiter des bons plans rĂ©servĂ©s jusqu’ici Ă  des franges « privilĂ©giĂ©es » de la population. N’oublions pas que la moitiĂ© des internautes estime que les prix sont moins Ă©levĂ©s sur Internet.

IAB. La croissance des ventes va de pair avec le nombre d’entreprises qui vendent sur le web
 ? 

ML. Il se crĂ©e un site marchand presque toutes les heures en France ! Le nombre d’e-marchands a augmentĂ© de 50 % en 2007 et ce sont surtout des PME qui arrivent sur le marchĂ©. Pour les cyberacheteurs, c’est l’assurance de trouver tout ou presque en ligne. Reste que les transactions doivent bien se passer pour eux. Or, il est plus facile d’imposer des rĂšgles de dĂ©ontologie lorsque vous avez un petit nombre d’acteurs sur le marchĂ©.

IAB. Pourtant, les Ă©changes semblent bien se dĂ©rouler si l’on en croit l’immense satisfaction des cyberacheteurs
.

ML. C’est probablement, pour nous, le rĂ©sultat le plus important de l’étude : 97 % des personnes interrogĂ©es se disent satisfaites ou trĂšs satisfaites de leurs achats sur Internet. Cela traduit Ă©videmment les efforts des sites marchands pour se placer Ă  la hauteur des attentes de leurs clients en termes de livraison, dĂ©lais ou service aprĂšs-vente. Et puis c’est un signe trĂšs encourageant : la confiance est primordiale lorsque vous faites du commerce


IAB. Le baromĂštre confirme Ă©galement que les internautes n’hĂ©sitent plus Ă  acheter sur des sites Ă©trangers



ML.
 Absolument, 23 % des internautes nous dĂ©clarent avoir achetĂ© sur des sites Ă©trangers au cours des six derniers mois. C’est lĂ  un phĂ©nomĂšne inĂ©dit : c’est la premiĂšre fois dans l’histoire du commerce de dĂ©tail que l’on constate l’existence d’un commerce global. Jusqu’ici, l’e-commerce Ă©tait pour l’essentiel national ou Ă  destination des pays limitrophes.

IAB. Quelles sont les conséquences sur le plan juridique ?

ML. ForcĂ©ment, lorsqu’on passe de l’achat en ligne national au « shopping sans frontiĂšres », les rĂšgles qui s’appliquent ne sont plus les mĂȘmes. Ceci nous conduit d’ailleurs Ă  alerter les pouvoirs publics sur le sujet, car les risques de distorsion de la concurrence sont Ă©vidents. Dans tous les cas, dĂ©sormais, il nous faut raisonner au niveau sinon mondial, du moins europĂ©en.

IAB. Peut-on imaginer, Ă  terme, qu’Internet et le tĂ©lĂ©phone se disputent la primautĂ© de la vente Ă  distance, au dĂ©triment du catalogue papier classique ?

ML. Je ne crois pas en un effet de substitution. Les techniques rĂ©centes de vente Ă  distance, tĂ©lĂ©phone et Internet, ne viennent pas supplanter les modes classiques de vente, elles les complĂštent. Mais cette complĂ©mentaritĂ© introduit de la complexitĂ© dans l’approche des producteurs et annonceurs. Prenez la population des 15-25 ans, c’est la plus grosse population de vente Ă  distance, pour qui Internet est au cƓur du comportement d’achat. Une stratĂ©gie qui viserait ce public sans y associer Internet serait vouĂ©e Ă  l’échec. Pour la population des 35-45 ans, le tĂ©lĂ©phone demeure l’outil d’achat Ă  distance alors que les plus de 50 ans, habituĂ©s au courrier postal, se mettent de plus de plus Ă  Internet. À chaque Ăąge, son mode de commande !
De mĂȘme que la publicitĂ© en ligne ne va pas remplacer la publicitĂ© sur les supports classiques, l’e-commerce ne va pas balayer le commerce traditionnel. Nous ne comptons pas aller contre le commerce, mais avec lui.

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Marc Lolivier (FEVAD)

Crise mondiale: qui sont les délinquants ?

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Les lecons de la crise de 2008 n’ont pas Ă©tĂ© tirĂ©es! Les fĂ©odalitĂ©s financiĂšres ont fait Ă©chec Ă  toutes tentatives sĂ©rieuses de rĂ©forme. Le libĂ©ralisme s’effondre comme systĂšme, cependant comme idĂ©ologie, il est toujours debout.

Encadrer les marchĂ©s, taxer de maniĂšre modĂ©rĂ©e les transactions (taxe tobin), rĂ©duire les paradis fiscaux, sĂ©parer les activitĂ©s de crĂ©dit et de spĂ©culation, toutes ces rĂ©formes raisonnables clamĂ©es haut et fort par tous les dirigeants politiques du monde ont Ă©tĂ© rĂ©cusĂ©es, passĂ©es sous silence Ă  force de ne pas y croire eux-mĂȘmes. L’idĂ©ologie reste et perdure, les brebis galeuses, style Kerviel – qui n’a utlisĂ© que le systĂšme mis Ă  sa disposition – n’ont qu’Ă  bien se tenir! Il est bien connu que le monde financier n’est qu’un doux agneau soucieux de son prochain, non! La dĂ©rĂšglementation financiĂšre a atteint ses limites et nous avons besoin de politiques courageux pour appliquer les rĂ©formes…

…comme les Etats sont venus au secours de la finance en 2008, ce ne serait qu’un juste retour.

Pour tout remerciement, la finance ruine les Etats de maniĂšre Ă  protĂ©ger ses privilĂšges. Clairement, il n’y a pas d’autres solutions pour inverser la spirale mortelle de la dette que de rĂ©Ă©quilibrer les systĂšmes fiscaux en mettant mieux Ă  contribution les classes riches, personnes physiques et personnes morales. C’est justement ce spectre-lĂ , celui d’une fiscalitĂ© plus juste, que les seigneurs de l’argent veulent conjurer, quitte Ă  provoquer la catastrophe.

Cela ne nous Ă©voque-t-il pas nos leçons d’histoire d’Ă©coliers : les seigneurs de l’Ancien RĂ©gime n’ont-ils pas prĂ©cipitĂ© la RĂ©volution en refusant toute concession fiscale ? Pourquoi changer un systĂšme qui leur coĂ»terait (pas si) cher alors mĂȘme qu’il a rĂ©sistĂ© Ă  tant de tempĂȘtes ?

 

De l’autre cotĂ©, il y a les peuples qui souffrent et qui sont bien partis pour payer les pots cassĂ©s, et tous les peuples ! Pas seulement les EuropĂ©ens du sud ou les AmĂ©ricains… Les Allemands ont besoin de la bonne santĂ© de leurs premiers clients, l’Europe ; leurs banques ne peuvent pas s’asseoir sur plusieurs milliards de crĂ©ances europĂ©ennes. Les chinois ont besoin des amĂ©ricains payeurs, et non d’une AmĂ©rique insolvable. Les pays Ă©mergents notamment BrĂ©sil, Turquie, sans oublier l’OcĂ©anie ou la CorĂ©e du Sud, ceux lĂ  mĂȘme qui tirent la croissance mondiale aujourd’hui ne peuvent continuer sur leur lancĂ©e sans les Etats-Unis et l’Europe. Oui les peuples du monde sont en face d’une paupĂ©risation gĂ©nĂ©rale, similaire sinon pire que les rĂ©cessions des annĂ©es 30…

Mais pas de populisme pour autant! Les mouvements des peuples Ă  travers le monde – des pauvres voulant rejoindre les rĂ©gions riches – les acteurs Ă©conomiques (hors financiers) cherchant Ă  s’enrichir en produisant plus et mieux permettent au monde financier de « s’Ă©panouir ». Ce ne sont pas que les victimes collatĂ©rales d’un monde qui les dĂ©passent. Pour autant la recherche de productivitĂ©, les Ă©conomies d’Ă©chelle, la concurrence mondialisĂ©e ne sont pas des freins Ă  l’amĂ©lioration des conditions de vie pour tous. La mixitĂ© sociale et raciale est un formidable catalyseur Ă  l’Ă©mulation d’un groupe, d’une entreprise ou mĂȘme d’un pays. Il y a des moyens de faire cohabiter l’envie individuelle de s’enrichir sans pour autant tomber dans les travers actuels.

Le constat d’Ă©chec est ailleurs : Il n’y a hĂ©las pas d’anciens pauvres, il n’y a que des nouveaux riches. Nous n’avons pas de mĂ©moire, nous ne nous souvenons pas d’oĂč nous venons et pour corriger cela nous avons besoin de rappels, de rĂšgles qui redonnent un peu de sens au travail et moins au capital. L’amĂ©lioration des conditions de vie individuelle doit passer par la valeur travail et des marchĂ©s financiers encadrĂ©s retrouvant le sens originel plutĂŽt que par les techniques financiĂšres pures. C’est probablement le seul chemin vers la purification de l’Ăąme comme de l’apurement des dettes souveraines…

Nous le savons bien, tous les acteurs économiques devront payer. Il ne faut simplement pas oublier les acteurs financiers malgré leur pouvoir incommensurable!

Investissement Immobilier : le commerce Ă  la peine

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Etat du marchĂ© français de l’investissement en centre commerciaux, parcs d’activitĂ©s commerciales et commerces de pieds d’immeuble :
Les chiffres sont incontestablement Ă  la baisse : 170 M€ seulement ont Ă©tĂ© investis, au 1er semestre 2011, dans la classe d’actif commerce, contre 245,5 M€ un an plus tĂŽt Ă  la mĂȘme Ă©poque. « Pourtant, le nombre de transactions reste similaire Ă  celui du premier semestre 2010 ; le second semestre devrait ĂȘtre plus dynamique », rassure The Retail Consulting Group dans une Ă©tude dĂ©diĂ©e.

Pour le conseil, l’engouement des investisseurs pour cette catĂ©gorie d’actifs n’est pas en cause puisqu’en dĂ©pit de la compression des volumes investis en immobilier de commerce, la part consacrĂ©e aux commerces de pieds d’immeubles ne cesse de croĂźtre. Elle reprĂ©sente dĂ©sormais 22 % des montants globaux sans pour autant parvenir Ă  concurrencer sĂ©rieusement la part allouĂ©e aux centres commerciaux (68 %). « Ce marchĂ©, jusque-lĂ  plutĂŽt l’apanage d’investisseurs spĂ©cialisĂ©s, se trouve victime de son succĂšs. Nombre d’investisseurs s’intĂ©ressent Ă  prĂ©sent Ă  cette catĂ©gorie d’actifs qui offre un couple rendement/risque apprĂ©ciable, auquel s’ajoutent parfois des opportunitĂ©s de revalorisation (locative ou en capital) », justifie RCG.

Une trentaine de transactions significatives ont Ă©tĂ© recensĂ©es par le conseil avec une prime aux portefeuilles qui reprĂ©sentent prĂšs de 77 % du volume investi en murs de commerces. L’absence de transaction supĂ©rieure Ă  50 M€ est patente. Avec des taux de collecte records, les SCPI restent les principaux animateurs du marchĂ© suivis par les investisseurs institutionnels et les privĂ©s dont le dynamisme ne se dĂ©ment pas.
A Paris, l’intĂ©rĂȘt des investisseurs pour le commerce oriente les taux de rendement pour les emplacements prime et 1bis compris entre 4,5 et 5,5 %. Les emplacements secondaires, qui ont connu une forte volatilitĂ© en 2010, affichent des taux de rendement stables et supĂ©rieurs Ă  5,5 %.