SCPI : une collecte nette de 962,10 M€ au 1er semestre 2011

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Au 1er semestre 2011, les SCPI ont enregistrĂ© une collecte nette de 962,10 M€, soit une hausse de 60% par rapport aux six premiers mois de 2010. « Cette performance est principalement Ă  mettre au crĂ©dit des SCPI diversifiĂ©es (+ 135%). A noter que les SCPI Scellier ont encore collectĂ© 66 M€ (- 38% par rapport au 1er semestre 2010), ce qui reste remarquable pour un produit de dĂ©fiscalisation principalement vendu dans les derniers mois de l’annĂ©e », dĂ©clare l’Association française des sociĂ©tĂ©s de placement immobilier – Aspim. Il faut rappeler que la collecte nette des SCPI sur les 12 mois de l’annĂ©e atteignait 874 M€ en 2008 et 869 M€ en 2009.

Avec 182 M€ de parts échangées, le marché secondaire des SCPI est en léger repli par rapport au 1er semestre 2010 (- 5%) avec de fortes disparités entre les différentes catégories de fonds (+ 5% pour les diversifiées, -70% pour les régionales).

Ces chiffres constituent un signe supplémentaire de l’attractivité des SCPI. Ce marché secondaire connaît une rareté relative de vendeurs, les porteurs restant très attachés à un « placement pierre » aussi compétitif sur le long terme.

Avec un montant de parts en attente de cession limité à seulement 0,14% du total de la capitalisation, le marché secondaire des SCPI ne connaît donc pas de problème de liquidité.

Au 30 juin 2011, la capitalisation globale des SCPI atteint un niveau record de 23,444 Mds€ (+ 5% par rapport au 31 décembre 2010). Cette progression est surtout due à la collecte du premier semestre (4,30 % de la capitalisation calculée au 31 décembre 2010). Pour Arnaud Dewachter, délégué général de l’Aspim, « 2011 pourrait constituer une nouvelle année record pour la collecte nette des SCPI, avec une progression de 60% des capitaux investis par les particuliers par rapport aux six premiers mois de l’exercice 2010 qui avait déjà atteint au total un niveau historique. Avec près d’1 Md€ perçu en cette première moitié de 2011, les SCPI ont enregistré un niveau de collecte déjà supérieur à celui des années 2008 ou 2009 ».

La procédure d’acquisition de la clause résolutoire

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L’action introduite par le bailleur avant la mise en redressement judiciaire du preneur en vue de faire constater l’acquisition de la clause résolutoire prévue au bail pour défaut de paiement des loyers ou des charges échus antérieurement au jugement d’ouverture de la procédure, ne peut, dès lors qu’elle n’a donné lieu à aucune décision passée en force de chose jugée, être poursuivie après ce jugement. La cour d’appel est tenue de relever, au besoin d’office, les effets attachés au principe de l’interdiction des poursuites individuelles de l’article L 622-21 du code de commerce.

Dans cette espèce, la cour d’appel aurait relevé que le preneur devait un important arriéré de loyer, tandis que le local n’était pas exploité, sans motif légitime, de telle sorte que le commandement signifié avant le redressement judiciaire du preneur était fondé et que le bail s’était trouvé résilié de plein droit à défaut, pour le preneur, d’avoir satisfait à ses obligations dans le délai légal d’un mois ou d’avoir obtenu la suspension des effets de la clause résolutoire.

La cassation intervient sans surprise au regard du principe de la suspension des poursuites posé par l’article L 622-21 du code de commerce.

Le bénéfice d’une clause résolutoire ne peut donc être acquis pour défaut de paiement de loyer ou charges exigibles au jugement d’ouverture, que dans la seule hypothèse d’une décision passée en force de chose jugée.

Selon la Cour de cassation, il appartenait d’ailleurs au juge du fond de relever, au besoin d’office, les effets attachés au principe de l’interdiction des poursuites individuelles (Cass. 3e civ., 17 mai 2011, n° 10-12866).

AUTEUR

Charles-Edouard Brault
Avocat Ă  la Cour – Cabinet Brault & AssociĂ©s

Les Champs ElysĂ©es retrouvent leur place d’artère commercante la plus chère d’Europe

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Selon l’étude annuelle du conseil international en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield, Main Streets Across the World, les douze derniers mois ont confirmé le dynamisme de la plupart des grandes artères commerçantes mondiales.

 

« En dépit de la fragilité du climat économique et du moral des ménages dans de nombreux pays, 81 % des 278 emplacements analysés par Cushman & Wakefield dans 63 pays ont enregistré une hausse ou une stabilité de leur valeur locative contre 66 % en 2010 » annonce Christian Dubois, directeur général de Cushman & Wakefield France.

Plusieurs facteurs ont joué en faveur du marché de l’immobilier de commerces dans le monde. La sortie de crise et l’accélération de la croissance économique constatée à la fin de 2010 et au début de 2011 ont permis le retour au vert de plusieurs indicateurs, et notamment l’amélioration du marché de l’emploi ou du climat des affaires. Si ce regain risque de faire long feu, comme le laisse craindre l’exacerbation de la crise de la dette souveraine au cours d’un été particulièrement agité, il n’en a pas moins contribué à la croissance générale des valeurs locatives. Confirmant que le pire était bien derrière nous, la publication des bons résultats de plusieurs grands groupes, dans le secteur du luxe comme dans celui du mass-market, a notamment coïncidé avec l’accélération du rythme d’ouverture de leurs boutiques. Comme l’an passé, cette évolution a profité en priorité aux meilleurs emplacements des grandes artères mondiales, qui continuent de bénéficier de la volonté des enseignes de limiter les risques associés à une ouverture et de tirer parti de l’effet vitrine que leur offre une telle implantation. « La polarisation du marché de l’immobilier de commerces ne s’est donc pas démentie, accentuant la distinction entre des emplacements n°1 dont la rareté pousse les valeurs locatives à la hausse et des emplacements secondaires fragilisés par les stratégies de rationalisation des enseignes et par l’essor du e-commerce » explique Christian Dubois.

L’accentuation des tendances observĂ©es l’an passĂ© n’a pas bouleversĂ© la donne aux premières places du classement des grandes artères commerçantes mondiales. La 5e Avenue Ă  New York, dont la valeur locative a augmentĂ© de 21,6 % au cours des douze derniers mois, est l’artère la plus chère du monde pour la dixième annĂ©e consĂ©cutive, devant Causeway Bay Ă  Hong Kong (+ 16,7 %) et Ginza Ă  Tokyo (+ 8,7 %), qui reste sur le podium en dĂ©pit de la catastrophe qui a affectĂ© l’archipel japonais en mars dernier. Le top 10 mondial a toutefois connu deux Ă©volutions significatives : le bond de 33,3 % de la valeur locative prime de Pitt Street Mall Ă  Sidney fait passer cette dernière de la 9ème Ă  la 4ème place du classement tandis que la progression certes plus modeste de 5,3 % de la valeur locative des Champs-ElysĂ©es permet Ă  l’avenue parisienne de retrouver son statut d’artère commerçante la plus chère d’Europe devant New Bond Street Ă  Londres. Contrastant avec la baisse de 9,5 % enregistrĂ©e l’an passĂ©, cette hausse signe un certain retour en grâce de la « plus belle avenue du monde », rĂ©cemment animĂ©e par plusieurs ouvertures et transactions significatives (Marks and Spencer, Levi’s ou encore Banana Republic). D’autres projets pourraient se concrĂ©tiser dans les prochains mois et pousser encore la valeur locative prime des Champs-ElysĂ©es Ă  la hausse. De fait, « la reprise Ă©conomique, mĂŞme fragile, l’essor du tourisme dans la capitale et la rĂ©duction du nombre d’opportunitĂ©s disponibles aiguisent l’appĂ©tit de grandes enseignes internationales dĂ©jĂ  prĂ©sentes Ă  Paris ou dĂ©sireuses de s’y implanter. Cette Ă©volution ne se limite pas aux Champs-ElysĂ©es, d’autres quartiers de la capitale demeurant très attractifs pour les enseignes (OpĂ©ra/Madeleine, Le Marais, Boulevard Saint-Germain, etc.). Elle ne se limite pas non plus au seul secteur du mass-market. BoostĂ© par l’inauguration de nouveaux palaces, le marchĂ© du luxe, au travers de nombreuses ouvertures, comme ChloĂ© rue Saint-HonorĂ©, ou de la poursuite de la montĂ©e en gamme des grands magasins, apparaĂ®t ainsi comme l’un des grands gagnants de la sortie de crise » selon Christian Dubois.

Les principales artères d’Europe bénéficient, comme en France, de l’intérêt de grandes enseignes désireuses d’y poursuivre leur expansion. Le Vieux continent enregistre ainsi une évolution générale positive de ses valeurs locatives prime (+ 1,9 %) et rompt avec deux années de baisse. Tirant parti de la robustesse de la croissance économique locale, quelques artères ont connu une hausse à deux chiffres, notamment en Allemagne (+ 18,2 % sur la Tauentzienstraße à Berlin), en Russie (+ 25 % sur la Perspective Nevski à Saint-Pétersbourg) ou en Turquie (+ 22,4 % sur la Bagdat Caddesi). L’ampleur de la crise traversée par certains pays continue en revanche de peser sur l’évolution de plusieurs marchés, comme Grafton Street à Dublin (- 7 %), passée du 5ème au 15ème rang mondial entre 2008 et 2011, ou comme la rue Ermou à Athènes (- 11,4 %), qui a reculé de la 11ème à la 22ème place sur la même période. Dans un environnement économique encore très incertain, l’Europe présente donc un visage très contrasté et affiche des performances encore bien en-deçà de celles d’autres régions du monde.

Les pays émergents se distinguent à nouveau de la plupart des marchés établis, et des pays européens en particulier, par l’ampleur de la hausse des valeurs locatives de leurs principales artères commerçantes. L’augmentation sur un an est ainsi de 12,2 % en Asie-Pacifique et de 10,6 % en Amérique du Sud, notamment soutenue par quelques progressions impressionnantes en Chine (+ 109,5 % sur Wangfujing à Pékin) et au Brésil (+ 52,2 % sur la rue Garcia d’Avila à Rio de Janeiro). « De façon générale l’essor du tourisme, la hausse soutenue de la consommation et l’appétit d’une classe moyenne toujours plus importante pour de nouveaux formats commerciaux soutiennent la demande des grandes enseignes internationales pour les meilleurs emplacements des pays émergents. Dans un contexte de grande rareté de l’offre de qualité, les loyers augmentent en outre d’autant plus rapidement que le marché du luxe connaît un véritable boom, en Chine, en Inde ou dans certaines villes d’Amérique du Sud » explique Christian Dubois.

Une nouvelle progression importante et généralisée des loyers des grandes artères commerçantes mondiales paraît désormais moins certaine. Illustrés par l’exacerbation récente de la crise de la dette souveraine, les risques de ralentissement de l’économie mondiale sont de fait bien réels et pourraient peser sur le marché de l’immobilier de commerces, aux Etats-Unis et en Europe en particulier. En Europe, les objectifs d’assainissement des finances publiques devraient ainsi, avec l’adoption de nouvelles mesures d’austérité, peser sur le pouvoir d’achat des ménages, et sapant la confiance des consommateurs, assombrir les perspectives des enseignes. Toutefois « deux éléments nous permettent de rester optimistes. Le luxe demeurera une « valeur refuge » et l’un des principaux facteurs de croissance des valeurs locatives dans les mois à venir, dans les pays développés comme dans les BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine). Par ailleurs, les prochains mois ne démentiront pas l’attractivité d’emplacements prime encore rares et toujours très recherchés par des enseignes à la recherche de la meilleure visibilité » conclut Christian Dubois.

Le Top 10 des pays aux artères commerçantes les plus chères du monde en 2011

2011 Pays Ville Rue €/m2/an Evolution annuelle (%)
1 Etats-Unis New York 5e Avenue 16,704 +21,6
2 Chine Hong Kong Causeway Bay 14,426 +16,7
3 Japon Tokyo Ginza 7,750 +8,7
4 Australie Sydney Pitt Street Mall 7,384 +33,3
5 France Paris Champs-Elysées 7,364 +5,3
6 Royaume-Uni Londres New Bond Street 6,901 +4,3
7 Italie Milan Via Montenapoleone 6,800 +0,0
8 Suisse Zurich Bahnhofstrasse 6,553 +0,0
9 Corée du Sud Séoul Myeongdong 4,714 +0,6
10 Allemagne Munich Kaufingerstrasse 3,960 +6,5

Source : Cushman & Wakefield

RĂ©ponse tardive Ă  une demande de renouvellement

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La réponse tardive à une demande de renouvellement ne prive pas le bailleur de la fixation judiciaire du loyer du bail renouvelé

Si le bailleur qui a répondu tardivement à une demande de renouvellement émanant du preneur est réputé avoir accepté le principe du renouvellement, il n’est pas privé du droit de demander la fixation d’un nouveau loyer.

Une demande de renouvellement fait courir un délai de trois mois permettant au bailleur de prendre position, et trois hypothèses doivent être envisagées :

– celle oĂą le bailleur accepte le renouvellement du bail dans le dĂ©lai : il a donc intĂ©rĂŞt Ă  signifier dans le dĂ©lai le montant du loyer qu’il entend obtenir, faute de quoi la majoration Ă©ventuelle du prix ne prendra effet qu’à la date de sa demande ultĂ©rieure, conformĂ©ment Ă  l’article L 145-11 du code de commerce,

– celle oĂą le bailleur refuse le renouvellement avec ou sans offre de payer l’indemnitĂ© d’éviction dans le dĂ©lai de trois mois : il appartient alors aux parties de faire fixer les indemnitĂ©s d’éviction et d’occupation,

– enfin, l’hypothèse oĂą le bailleur ne rĂ©pond pas dans le dĂ©lai de trois mois : il est alors simplement rĂ©putĂ© avoir acceptĂ© le principe du renouvellement du bail.

En l’espèce, la Cour de cassation censure le juge du fond qui avait estimé qu’à défaut d’avoir répondu dans le délai de trois mois de la demande de renouvellement, le bail se poursuivait entre les parties aux charges et conditions du bail expiré.

Dans la mesure où le bailleur avait notifié son mémoire dans le délai de deux ans à compter de la date d’effet du renouvellement, il convenait de faire application des dispositions de l’article L 145-11 du code de commerce. Une réponse tardive à une demande de renouvellement n’implique nullement la privation du bailleur de faire fixer judiciairement le montant du loyer du bail renouvelé, sous réserve de notifier son mémoire dans le délai de prescription biennal. Cependant, la majoration de loyer ne sera exigible qu’à compter de la demande qui en est faite ultérieurement par le bailleur, soit en l’espèce à compter de la notification de son mémoire  (Cass. 3e civ., 4 mai 2011, n° 10-15473).

AUTEUR

Charles-edouard-brault
Charles-Edouard Brault
Avocat Ă  la Cour – Cabinet Brault & AssociĂ©s

Le congé doit être signifié par acte extrajudiciaire

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À l’expiration du bail dérogatoire initial, le locataire était resté dans les lieux en y exploitant son fonds de commerce et en étant inscrit au registre du commerce. En application de l’article L 145-5 du code de commerce, un nouveau bail soumis au statut des baux commerciaux s’était donc opéré et la cour d’appel en a justement déduit, sans être tenue de procéder aux recherches inopérantes, que le congé devait être donné par acte extrajudiciaire conformément aux dispositions impératives de l’article L 145-9.

À l’issue d’un bail dérogatoire, si le preneur reste en possession des lieux à son échéance, il s’opère alors un nouveau bail soumis au statut des baux commerciaux.

Ce faisant, le locataire ne pouvait délivrer congé selon les formes prévues par le bail dérogatoire d’origine, qui prévoyait un renouvellement par tacite reconduction « sauf dénonciation par lettre recommandée avec accusé de réception trois mois avant l’échéance ».

Selon une jurisprudence constante, le congé délivré par lettre recommandée avec AR est inopérant et s’avère donc sans effet, de telle sorte que le congé devait être donné par acte extrajudiciaire conformément aux dispositions impératives de l’article L 145-9 du code de commerce.

On rappellera cependant que l’irrégularité formelle d’un congé est une nullité relative qui ne peut être invoquée que par le destinataire de l’acte, et l’attention des praticiens doit être attirée lorsque le preneur reste en possession des lieux à l’issue d’un bail dérogatoire : le nouveau bail est alors soumis au statut des baux commerciaux, ce qui implique le respect des dispositions prévues par les textes pour la délivrance du congé qui ne peut donc intervenir que par exploit d’huissier (Cass. 3e civ., 23 mars 2011, n° 10-12254).

AUTEUR
Charles-Edouard Brault
Avocat Ă  la Cour – Cabinet Brault & AssociĂ©s
Spécialiste en baux commerciaux et professionnels.

La tendance multicanale devient une réalité pour tous les internautes

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Interview de Marc Lolivier, Délégué Général de la FEVAD

À l’occasion de la publication du 4ème baromètre annuel de la FEVAD et de Médiamétrie / Net Ratings sur les comportements d’achats des internautes, l’IAB a interrogé Marc Lolivier.

IAB. Quel constat tirez-vous du 4ème baromètre annuel ? 

ML. Notre dernière étude illustre la tendance multicanale qui devient une réalité pour tous les internautes. Désormais, le client veut avoir le choix entre plusieurs canaux, pouvoir choisir son moyen d’entrer en contact avec le commerçant. Pour les entreprises, l’enjeu est de répondre à cette demande, d’où la nécessité d’être présent sur tous les canaux, qu’ils soient destinés à la vente ou à la prescription. Il ne s’agit pas de basculer dans le « tout Internet » ou de balayer l’existant mais de trouver des vecteurs d’approche complémentaires et des synergies qui, bien pensés, peuvent s’avérer de puissants relais de croissance. Pour cela, il importe de développer une vision globale multicanale tout en tenant compte de sa clientèle et de son « core business ». Les consommateurs pourront en permanence se connecter à leur magasin ou se connecter à partir du magasin. Ils pourront à tout moment rechercher un produit ou service et décider s’ils veulent l’acheter en ligne ou en magasin.

IAB. Plus d’un Français sur trois achète sur Internet, l’e-commerce séduit l’ensemble des Français, doit-on considérer que la « fracture numérique » est en train de se combler ?

ML. Effectivement, des catégories de la population jusqu’ici les moins cyberconsommatrices du fait de leur sous-équipement visitent régulièrement des sites marchands. Le baromètre indique que 64 % des internautes de plus de 50 ans et 66 % des internautes CSP- ont déjà effectué un achat en ligne. Avec l’envie sous-jacente de pouvoir aussi profiter des bons plans réservés jusqu’ici à des franges « privilégiées » de la population. N’oublions pas que la moitié des internautes estime que les prix sont moins élevés sur Internet.

IAB. La croissance des ventes va de pair avec le nombre d’entreprises qui vendent sur le web… ? 

ML. Il se crée un site marchand presque toutes les heures en France ! Le nombre d’e-marchands a augmenté de 50 % en 2007 et ce sont surtout des PME qui arrivent sur le marché. Pour les cyberacheteurs, c’est l’assurance de trouver tout ou presque en ligne. Reste que les transactions doivent bien se passer pour eux. Or, il est plus facile d’imposer des règles de déontologie lorsque vous avez un petit nombre d’acteurs sur le marché.

IAB. Pourtant, les échanges semblent bien se dérouler si l’on en croit l’immense satisfaction des cyberacheteurs….

ML. C’est probablement, pour nous, le résultat le plus important de l’étude : 97 % des personnes interrogées se disent satisfaites ou très satisfaites de leurs achats sur Internet. Cela traduit évidemment les efforts des sites marchands pour se placer à la hauteur des attentes de leurs clients en termes de livraison, délais ou service après-vente. Et puis c’est un signe très encourageant : la confiance est primordiale lorsque vous faites du commerce…

IAB. Le baromètre confirme également que les internautes n’hésitent plus à acheter sur des sites étrangers…


ML.
 Absolument, 23 % des internautes nous déclarent avoir acheté sur des sites étrangers au cours des six derniers mois. C’est là un phénomène inédit : c’est la première fois dans l’histoire du commerce de détail que l’on constate l’existence d’un commerce global. Jusqu’ici, l’e-commerce était pour l’essentiel national ou à destination des pays limitrophes.

IAB. Quelles sont les conséquences sur le plan juridique ?

ML. Forcément, lorsqu’on passe de l’achat en ligne national au « shopping sans frontières », les règles qui s’appliquent ne sont plus les mêmes. Ceci nous conduit d’ailleurs à alerter les pouvoirs publics sur le sujet, car les risques de distorsion de la concurrence sont évidents. Dans tous les cas, désormais, il nous faut raisonner au niveau sinon mondial, du moins européen.

IAB. Peut-on imaginer, à terme, qu’Internet et le téléphone se disputent la primauté de la vente à distance, au détriment du catalogue papier classique ?

ML. Je ne crois pas en un effet de substitution. Les techniques récentes de vente à distance, téléphone et Internet, ne viennent pas supplanter les modes classiques de vente, elles les complètent. Mais cette complémentarité introduit de la complexité dans l’approche des producteurs et annonceurs. Prenez la population des 15-25 ans, c’est la plus grosse population de vente à distance, pour qui Internet est au cœur du comportement d’achat. Une stratégie qui viserait ce public sans y associer Internet serait vouée à l’échec. Pour la population des 35-45 ans, le téléphone demeure l’outil d’achat à distance alors que les plus de 50 ans, habitués au courrier postal, se mettent de plus de plus à Internet. À chaque âge, son mode de commande !
De même que la publicité en ligne ne va pas remplacer la publicité sur les supports classiques, l’e-commerce ne va pas balayer le commerce traditionnel. Nous ne comptons pas aller contre le commerce, mais avec lui.

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Marc Lolivier (FEVAD)

Crise mondiale: qui sont les délinquants ?

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Les lecons de la crise de 2008 n’ont pas Ă©tĂ© tirĂ©es! Les fĂ©odalitĂ©s financières ont fait Ă©chec Ă  toutes tentatives sĂ©rieuses de rĂ©forme. Le libĂ©ralisme s’effondre comme système, cependant comme idĂ©ologie, il est toujours debout.

Encadrer les marchĂ©s, taxer de manière modĂ©rĂ©e les transactions (taxe tobin), rĂ©duire les paradis fiscaux, sĂ©parer les activitĂ©s de crĂ©dit et de spĂ©culation, toutes ces rĂ©formes raisonnables clamĂ©es haut et fort par tous les dirigeants politiques du monde ont Ă©tĂ© rĂ©cusĂ©es, passĂ©es sous silence Ă  force de ne pas y croire eux-mĂŞmes. L’idĂ©ologie reste et perdure, les brebis galeuses, style Kerviel – qui n’a utlisĂ© que le système mis Ă  sa disposition – n’ont qu’Ă  bien se tenir! Il est bien connu que le monde financier n’est qu’un doux agneau soucieux de son prochain, non! La dĂ©règlementation financière a atteint ses limites et nous avons besoin de politiques courageux pour appliquer les rĂ©formes…

…comme les Etats sont venus au secours de la finance en 2008, ce ne serait qu’un juste retour.

Pour tout remerciement, la finance ruine les Etats de manière Ă  protĂ©ger ses privilèges. Clairement, il n’y a pas d’autres solutions pour inverser la spirale mortelle de la dette que de rĂ©Ă©quilibrer les systèmes fiscaux en mettant mieux Ă  contribution les classes riches, personnes physiques et personnes morales. C’est justement ce spectre-lĂ , celui d’une fiscalitĂ© plus juste, que les seigneurs de l’argent veulent conjurer, quitte Ă  provoquer la catastrophe.

Cela ne nous Ă©voque-t-il pas nos leçons d’histoire d’Ă©coliers : les seigneurs de l’Ancien RĂ©gime n’ont-ils pas prĂ©cipitĂ© la RĂ©volution en refusant toute concession fiscale ? Pourquoi changer un système qui leur coĂ»terait (pas si) cher alors mĂŞme qu’il a rĂ©sistĂ© Ă  tant de tempĂŞtes ?

 

De l’autre cotĂ©, il y a les peuples qui souffrent et qui sont bien partis pour payer les pots cassĂ©s, et tous les peuples ! Pas seulement les EuropĂ©ens du sud ou les AmĂ©ricains… Les Allemands ont besoin de la bonne santĂ© de leurs premiers clients, l’Europe ; leurs banques ne peuvent pas s’asseoir sur plusieurs milliards de crĂ©ances europĂ©ennes. Les chinois ont besoin des amĂ©ricains payeurs, et non d’une AmĂ©rique insolvable. Les pays Ă©mergents notamment BrĂ©sil, Turquie, sans oublier l’OcĂ©anie ou la CorĂ©e du Sud, ceux lĂ  mĂŞme qui tirent la croissance mondiale aujourd’hui ne peuvent continuer sur leur lancĂ©e sans les Etats-Unis et l’Europe. Oui les peuples du monde sont en face d’une paupĂ©risation gĂ©nĂ©rale, similaire sinon pire que les rĂ©cessions des annĂ©es 30…

Mais pas de populisme pour autant! Les mouvements des peuples Ă  travers le monde – des pauvres voulant rejoindre les rĂ©gions riches – les acteurs Ă©conomiques (hors financiers) cherchant Ă  s’enrichir en produisant plus et mieux permettent au monde financier de « s’Ă©panouir ». Ce ne sont pas que les victimes collatĂ©rales d’un monde qui les dĂ©passent. Pour autant la recherche de productivitĂ©, les Ă©conomies d’Ă©chelle, la concurrence mondialisĂ©e ne sont pas des freins Ă  l’amĂ©lioration des conditions de vie pour tous. La mixitĂ© sociale et raciale est un formidable catalyseur Ă  l’Ă©mulation d’un groupe, d’une entreprise ou mĂŞme d’un pays. Il y a des moyens de faire cohabiter l’envie individuelle de s’enrichir sans pour autant tomber dans les travers actuels.

Le constat d’Ă©chec est ailleurs : Il n’y a hĂ©las pas d’anciens pauvres, il n’y a que des nouveaux riches. Nous n’avons pas de mĂ©moire, nous ne nous souvenons pas d’oĂą nous venons et pour corriger cela nous avons besoin de rappels, de règles qui redonnent un peu de sens au travail et moins au capital. L’amĂ©lioration des conditions de vie individuelle doit passer par la valeur travail et des marchĂ©s financiers encadrĂ©s retrouvant le sens originel plutĂ´t que par les techniques financières pures. C’est probablement le seul chemin vers la purification de l’âme comme de l’apurement des dettes souveraines…

Nous le savons bien, tous les acteurs économiques devront payer. Il ne faut simplement pas oublier les acteurs financiers malgré leur pouvoir incommensurable!

Investissement Immobilier : le commerce Ă  la peine

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Etat du marchĂ© français de l’investissement en centre commerciaux, parcs d’activitĂ©s commerciales et commerces de pieds d’immeuble :
Les chiffres sont incontestablement à la baisse : 170 M€ seulement ont été investis, au 1er semestre 2011, dans la classe d’actif commerce, contre 245,5 M€ un an plus tôt à la même époque. « Pourtant, le nombre de transactions reste similaire à celui du premier semestre 2010 ; le second semestre devrait être plus dynamique », rassure The Retail Consulting Group dans une étude dédiée.

Pour le conseil, l’engouement des investisseurs pour cette catégorie d’actifs n’est pas en cause puisqu’en dépit de la compression des volumes investis en immobilier de commerce, la part consacrée aux commerces de pieds d’immeubles ne cesse de croître. Elle représente désormais 22 % des montants globaux sans pour autant parvenir à concurrencer sérieusement la part allouée aux centres commerciaux (68 %). « Ce marché, jusque-là plutôt l’apanage d’investisseurs spécialisés, se trouve victime de son succès. Nombre d’investisseurs s’intéressent à présent à cette catégorie d’actifs qui offre un couple rendement/risque appréciable, auquel s’ajoutent parfois des opportunités de revalorisation (locative ou en capital) », justifie RCG.

Une trentaine de transactions significatives ont été recensées par le conseil avec une prime aux portefeuilles qui représentent près de 77 % du volume investi en murs de commerces. L’absence de transaction supérieure à 50 M€ est patente. Avec des taux de collecte records, les SCPI restent les principaux animateurs du marché suivis par les investisseurs institutionnels et les privés dont le dynamisme ne se dément pas.
A Paris, l’intérêt des investisseurs pour le commerce oriente les taux de rendement pour les emplacements prime et 1bis compris entre 4,5 et 5,5 %. Les emplacements secondaires, qui ont connu une forte volatilité en 2010, affichent des taux de rendement stables et supérieurs à 5,5 %.