Les murs commerciaux ont des couleurs…

Publié le Étiquettes , , , ,

… ou comment exploiter l’immobilier abandonné

Dans le cadre du projet « Blaye, ville-galerie » de l’association des commerçants, la première cimaise a été dévoilée mardi soir sur le cours Vauban.

Les deux cimaises ont été dévoilées par Frédéric Mazeaud, l’artiste et Paul Zaruba. (Photos M. M.)

Depuis quelques jours, un ancien magasin du cours Vauban, proche de la mairie, avait beaucoup intrigué les passants. Quels travaux sont en train d’être engagés, pourquoi cacher en partie la façade de l’immeuble ? Après quelques pistes lancées çà et là par les commerçants, lundi dernier, le mystère s’épaississait avec la pose d’une grande bâche noire. Et mardi soir, le rideau s’est enfin levé sur cette affaire pas comme les autres. Une fois la bâche ôtée par les initiateurs de cette opération, le public nombreux (composé de commerçants, d’élus parmi lesquels le maire de Blaye, Denis Baldès, et son adjoint en charge de l’économie, Xavier Loriaud) a pu découvrir deux reproductions, l’une colorée, l’autre en noir et blanc, d’un jeune peintre nommé Étienne.

Au final, il s’agit de la première réalisation d’un grand projet de l’Association des commerçants, artisans, industriels, professions libérales du canton de Blaye (ACAIPLCB), présidée par Frédéric Mazeaud. À savoir le projet «Blaye, ville-galerie».

Depuis deux ans, l’idée n’est pas toute nouvelle : «Paul Zaruba (architecte à Blaye) est à l’initiative de ce projet. Il l’a proposé à l’asso il y a déjà deux ans.» Confirmation de l’intéressé : «Dès les prémices de l’étude Fisac, nous avions tous conscience du déficit d’images du commerce blayais. Sur Blaye, une trentaine de belles façades sont en quelque sorte abîmées car elles sont rendues laides par des vitrines vides ou des rideaux baissés, les commerces ayant fermé. D’où l’idée des ‘‘palissades’’, de poser dessus de belles choses. Donc pourquoi pas des reproductions d’œuvres d’art ?», indique l’architecte.

Pour ce faire, l’association des commerçants a chargé l’artiste Thierry Bisch de chercher parmi ses nombreux contacts des artistes qui participeraient au projet alors baptisé « Blaye, ville galerie ». Thierry Bisch en a trouvé trois ou quatre prêts à participer. « Il s’agit d’artistes reconnus et d’œuvres qui sont dignes des grandes galeries », déclare Paul Zaruba.

Affaire à suivre : Le premier à travailler dans ce projet est un tout jeune artiste de 20 ans, Étienne. Frédéric Mazeaud rappelle le projet : « L’artiste fait cadeau d’une œuvre que nous faisons reproduire pour les installer sur les façades des magasins. Avec l’autorisation du propriétaire des lieux et de la mairie, bien sûr, c’est l’association des commerçants qui prend à sa charge cette reproduction. Tout le monde est gagnant : l’artiste se fait ainsi connaître davantage, l’image de la ville est meilleure et nous indiquons sur la palissade le contact afin que de nouveaux commerçants intéressés puissent éventuellement faire affaire avec le propriétaire qui veut louer ou vendre. » « Le but étant bien sûr que d’autres commerces ouvrent », précise Frédéric Mazeaud. Deux autres cimaises devraient voir le jour, avant l’été et à l’automne. « Et une fois les commerces rouverts, l’idée serait de l’art partout ! », précise Paul Zaruba. « Ce qui est agréable, c’est que ce projet a fait l’unanimité chez les commerçants et nous pourrions aller au-delà de Blaye sur tout le canton », souligne Frédéric Mazeaud.

L’idée devrait se répandre… Plusieurs facteurs en attestent : Le pessimisme du secteur du commerce de proximité, la désertification des rues secondaires, l’impossibilité parfois d’une transformation en habitation. Propriétaires, commerçants, élus auraient tout intêret à suivre cette voie pour redonner des couleurs à leurs murs, aux artistes et aux habitants !

Source : SudOuest.fr

L’emplacement primordial mais pas seulement

Publié le Étiquettes , , , , ,

Dans un contexte de récession, les enseignes sont très exigeantes. Celles qui se développent aujourd’hui cherchent le produit « parfait ». La localisation n’est plus le seul critère. Être présente oui, mais pas à n’importe quel prix. La localisation reste un critère essentiel mais il ne fait plus tout. Elles prennent aujourd’hui en compte l’évolution rapide du comportement d’achat du consommateur.

Elles recherchent donc le produit idéal en termes :

  • de surface : la taille du local correspond-elle à l’image, au positionnement, au concept de l’enseigne ?
  • de configuration : la surface en rez-de-chaussée est-elle suffisante ? les circulations sont-elles optimales ? quelle est la proportion de surfaces exploitables en sous-sol et en étage ?
  • de façade : la visibilité est-elle suffisante ? la vitrine est-elle adaptée pour y présenter les produits ?

Les enseignes ne sont plus prêtes à faire autant de concessions qu’auparavant pour obtenir un emplacement. Elles sont sélectives et si le produit ne correspond pas à l’ensemble du cahier des charges, elles abandonnent souvent le projet. Des efforts doivent être faits par le cédant (en cas de cession) et le bailleur. Cette flexibilité est d’autant plus vraie que le marché peine. Les délais de réflexion des enseignes s’allongent encore, témoignant de leur extrême circonspection et de leur difficulté à se décider.

Surtout il est complexe d’appréhender le réel apport d’une boutique aujourd’hui : La comparaison entre l’outil internet et l’outil physique, la contribution ou le manque à gagner de l’un pour l’autre. La qualité de l’emplacement doit donc être accompagné d’une stratégie de communication globale. Le commerce vit une forte mutation et il s’agit pour les enseignes de ne pas louper le virage ! On ne dira plus emplacement, emplacement et toujours l’emplacement mais « emplacement connecté ».

Source : CBRE – MdB

Marché du commerce en ce début 2013

Publié le Étiquettes , , ,

Le marché des commerces à la peine en raison de la discrétion des consommateurs.

Contexte économique

En 2012, la production française est restée à l’étale, terminant l’année avec une baisse du PIB (- 0,3 % durant les 3 derniers mois). Le risque d’entrée en récession vient de tomber il y a quelques jours (2 trimestres de suite de baisse du PIB). Au final, la croissance ne sera, au mieux, que très légèrement positive en 2013, l’environnement économique restant très dégradé. En 2012, grevées par la baisse du pouvoir d’achat (- 0,4 %), les dépenses de consommation des ménages ont décru de – 0,1 % (pour la 2ème fois depuis 1950). Cette année, elles pourraient augmenter très légèrement, grâce notamment à une inflation plus faible (autour de 1,7 % contre 2 % l’année passée). La spirale haussière du chômage devrait cependant perdurer en 2013 : après un taux métropolitain de 10,2 % fin 2012, les 10,6 % devraient être atteints à mi-année. L’incertitude économique, politique et fiscale élevée, la compression des marges des entreprises, ainsi que leur faible taux d’utilisation des capacités de production devraient, comme en 2012, amener à une baisse de l’investissement des sociétés non financières en 2013. Conformément aux attentes, 2013 débute mollement, comme l’illustrent le moral des ménages et le climat des affaires, restés à un niveau très bas sur les 3 premiers mois (environ 15 % en dessous de leur moyenne historique).

Différence selon les secteurs

En moyenne, l’indice du chiffre d’affaire du commerce de détail est orienté à la baisse (source : Banque de France, données à fin février 2013). Il se répartit entre les produits alimentaires et les produits industriels. La consommation des produits alimentaires enregistre 3 mois consécutifs de baisse, avec – 1,4 % au cours des 3 derniers mois. Si les ventes de produits industriels se contractent, les évolutions sont à nuancer et à mettre en perspective avec le poids que représente chaque secteur dans la consommation totale.
L’équipement de la personne, qui représente 12 % des dépenses de consommation des ménages, perd – 0,9 % en 3 mois (- 20 % par rapport à 2007). L’automobile est sur une pente glissante avec – 8,7 % (6 % de la consommation). Le secteur de la culture/loisirs est à la peine comme l’illustre la baisse continue
des ventes de livres et presse – papeterie (- 33 % et – 29 % par rapport à 2007).
En revanche, d’autres secteurs résistent, voire progressent, comme les appareils électroménagers qui ont progressé de + 21 % par rapport à 2007 et de + 1,3 % au cours des 3 derniers mois. Le secteur le plus dynamique demeure l’équipement électronique grand public qui, s’il diminue de – 0,3 % au cours des 3 derniers
mois, a été multiplié par près de 5 depuis 2007 et possède une marge de progression encore importante.

Difficulté du « retail », évolution des concepts

Aujourd’hui, force est de constater que le secteur du commerce peine. Le contexte économique en berne, l’alourdissement de la fiscalité, le taux de chômage élevé, pèsent sur le moral des ménages et leur capacité à dépenser. La fréquentation et les chiffres d’affaires de l’ensemble des sites commerciaux sont en baisse depuis plusieurs années. Par conséquent, les enseignes s’adaptent et font preuve d’une extrême prudence. Les stratégies de développement offensives des enseignes ont laissé la place aux arbitrages ou au développement
raisonné. Les annonces de dépôt de bilan se sont multipliées au cours des derniers mois à l’image de Surcouf, Game et Virgin, et plus récemment Chapitre.com. Certaines enseignes ferment des boutiques comme Pixmania et Ulric de Varens et d’autres, en phase de développement, ouvrent moins de points de vente qu’initialement prévu. Le secteur des technologies et du multimédia est particulièrement touché par le repli de l’activité et,
plus généralement, ceux des loisirs et de la culture accusent des baisses conséquentes.
D’autres secteurs d’activité montrent des signes d’essoufflement, comme l’équipement de la personne « mass market ». Si certains grands groupes semblent moins affectés (H&M, Inditex), la plupart des enseignes peine à se différencier et à sortir son épingle du jeu, avec, à la clé, une baisse conséquente de son chiffre d’affaires. L’arrivée annoncée d’un concurrent de taille, Primark, pose à nouveau la question d’une réinvention des concepts « mass market », où il faut trouver l’équilibre entre la mode et le prix.
La baisse du chiffre d’affaires des boutiques physiques est une réalité, mais elle ne doit pas non plus occulter le transfert d’une partie des dépenses vers les sites marchands de ces mêmes enseignes ayant adopté une stratégie multicanale. Le commerce n’échappe pas à la crise et cet état de fait exacerbe les disparités du marché.

Source : CBRE – INSEE