Loi PINEL sur le nouveau droit de préemption du locataire

L’article L 145-46-1 nouveau du Code de commerce institue Ă  compter du 1er dĂ©cembre 2014, un droit de prĂ©fĂ©rence au profit du locataire en cas de vente par son bailleur du local dans lequel il exploite son fonds. Le texte organise le processus d’information du locataire (formes et dĂ©lais compris), la notification qui lui est faite valant offre de vente aux conditions qui y sont mentionnĂ©es, et organise les suites qui peuvent y ĂȘtre donnĂ©es.

A noter que ce droit de prĂ©fĂ©rence est instituĂ© au profit des locataires d’un local Ă  usage commercial ou artisanal, Ă  l’exclusion donc d’un local Ă  usage industriel. Une incertitude demeure pour les locaux Ă  usage exclusif de bureaux.

Une incertitude demeure Ă©galement quant Ă  la sanction du non-respect par le bailleur de ce droit de prĂ©fĂ©rence. Quid si le bailleur vend le local sans le proposer Ă  son locataire ? le juge annulera-t-il la vente ou condamnera-t-il seulement le bailleur et/ou son acquĂ©reur Ă  verser des dommages et intĂ©rĂȘts au locataire ? En effet, le texte ne prĂ©voit expressĂ©ment la nullitĂ© de la vente que dans le cas oĂč le bailleur dĂ©cide finalement de vendre Ă  des conditions plus avantageuses que celles notifiĂ©es antĂ©rieurement au preneur, sans que lui ou son notaire n’ait notifiĂ© ces nouvelles conditions au locataire.

A noter que ce texte n’étant pas d’ordre public, les parties peuvent y dĂ©roger et donc le preneur peut y renoncer par une clause expresse dans le contrat de bail. Les parties pourraient Ă©galement amĂ©nager ce droit, par exemple en prĂ©voyant qu’il bĂ©nĂ©ficiera aux sociĂ©tĂ©s du groupe du locataire, en allongeant ou en Ă©courtant les dĂ©lais, ou encore en prĂ©cisant la sanction de cette obligation.

Le texte exclut l’application de ce droit de prĂ©fĂ©rence, et donc prĂ©serve la libertĂ© de cession du bailleur, dans un certain nombre de cas prĂ©vus par la loi, notamment dans le cas de cession unique de plusieurs locaux, de cession d’un local commercial Ă  un copropriĂ©taire, et pour les personnes physiques, dans le cas de cession au conjoint, Ă  un ascendant ou un descendant du bailleur.