Crise mondiale: qui sont les délinquants ?

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Les lecons de la crise de 2008 n’ont pas été tirées! Les féodalités financières ont fait échec à toutes tentatives sérieuses de réforme. Le libéralisme s’effondre comme système, cependant comme idéologie, il est toujours debout.

Encadrer les marchés, taxer de manière modérée les transactions (taxe tobin), réduire les paradis fiscaux, séparer les activités de crédit et de spéculation, toutes ces réformes raisonnables clamées haut et fort par tous les dirigeants politiques du monde ont été récusées, passées sous silence à force de ne pas y croire eux-mêmes. L’idéologie reste et perdure, les brebis galeuses, style Kerviel – qui n’a utlisé que le système mis à sa disposition – n’ont qu’à bien se tenir! Il est bien connu que le monde financier n’est qu’un doux agneau soucieux de son prochain, non! La dérèglementation financière a atteint ses limites et nous avons besoin de politiques courageux pour appliquer les réformes…

…comme les Etats sont venus au secours de la finance en 2008, ce ne serait qu’un juste retour.

Pour tout remerciement, la finance ruine les Etats de manière à protéger ses privilèges. Clairement, il n’y a pas d’autres solutions pour inverser la spirale mortelle de la dette que de rééquilibrer les systèmes fiscaux en mettant mieux à contribution les classes riches, personnes physiques et personnes morales. C’est justement ce spectre-là, celui d’une fiscalité plus juste, que les seigneurs de l’argent veulent conjurer, quitte à provoquer la catastrophe.

Cela ne nous évoque-t-il pas nos leçons d’histoire d’écoliers : les seigneurs de l’Ancien Régime n’ont-ils pas précipité la Révolution en refusant toute concession fiscale ? Pourquoi changer un système qui leur coûterait (pas si) cher alors même qu’il a résisté à tant de tempêtes ?

 

De l’autre coté, il y a les peuples qui souffrent et qui sont bien partis pour payer les pots cassés, et tous les peuples ! Pas seulement les Européens du sud ou les Américains… Les Allemands ont besoin de la bonne santé de leurs premiers clients, l’Europe ; leurs banques ne peuvent pas s’asseoir sur plusieurs milliards de créances européennes. Les chinois ont besoin des américains payeurs, et non d’une Amérique insolvable. Les pays émergents notamment Brésil, Turquie, sans oublier l’Océanie ou la Corée du Sud, ceux là même qui tirent la croissance mondiale aujourd’hui ne peuvent continuer sur leur lancée sans les Etats-Unis et l’Europe. Oui les peuples du monde sont en face d’une paupérisation générale, similaire sinon pire que les récessions des années 30…

Mais pas de populisme pour autant! Les mouvements des peuples à travers le monde – des pauvres voulant rejoindre les régions riches – les acteurs économiques (hors financiers) cherchant à s’enrichir en produisant plus et mieux permettent au monde financier de « s’épanouir ». Ce ne sont pas que les victimes collatérales d’un monde qui les dépassent. Pour autant la recherche de productivité, les économies d’échelle, la concurrence mondialisée ne sont pas des freins à l’amélioration des conditions de vie pour tous. La mixité sociale et raciale est un formidable catalyseur à l’émulation d’un groupe, d’une entreprise ou même d’un pays. Il y a des moyens de faire cohabiter l’envie individuelle de s’enrichir sans pour autant tomber dans les travers actuels.

Le constat d’échec est ailleurs : Il n’y a hélas pas d’anciens pauvres, il n’y a que des nouveaux riches. Nous n’avons pas de mémoire, nous ne nous souvenons pas d’où nous venons et pour corriger cela nous avons besoin de rappels, de règles qui redonnent un peu de sens au travail et moins au capital. L’amélioration des conditions de vie individuelle doit passer par la valeur travail et des marchés financiers encadrés retrouvant le sens originel plutôt que par les techniques financières pures. C’est probablement le seul chemin vers la purification de l’âme comme de l’apurement des dettes souveraines…

Nous le savons bien, tous les acteurs économiques devront payer. Il ne faut simplement pas oublier les acteurs financiers malgré leur pouvoir incommensurable!