JAPON: L’immense chantier de la reconstruction

Le bilan des pertes humaines du sĂ©isme qui a frappĂ© le Japon n’est toujours pas dĂ©finitif. Et alors que les populations vivent sous la menace d’une catastrophe nuclĂ©aire, les experts et les autoritĂ©s nippones sont dĂ©jĂ  en train d’évaluer les consĂ©quences Ă©conomiques du tremblement de terre du 11 mars. Les dĂ©gĂąts occasionnĂ©s dans les villes et les infrastructures routiĂšres posent la question du coĂ»t de la reconstruction dans les zones dĂ©vastĂ©es. Ainsi, selon la RICS, le Japon devra dĂ©penser au moins 16 trillions de Yens (140 Mds €) pour la reconstruction. Pour ce qui concerne le marchĂ© de l’immobilier Ă  Tokyo, DTZ Research n’entrevoit pas de reprise du marchĂ© de l’immobilier prĂ©vue avant 2013.

La confĂ©rence de presse prĂ©vue par le Gouverneur de la Banque du Japon le 7 avril devrait donner un Ă©clairage concernant les consĂ©quences du tremblement de terre dĂ©vastateur qui a eu lieu sur la cĂŽte de la rĂ©gion de Tohoku, et sur la rĂ©ponse politique appropriĂ©e de la part des autoritĂ©s. D’autres Ă©lĂ©ments Ă©conomiques seront diffusĂ©s dans les jours Ă  venir.

InĂ©vitablement, le tremblement de terre va impacter les donnĂ©es Ă©conomiques pour le premier trimestre. Quelques amĂ©liorations sont probables avec le temps qui passe, mais les dommages causĂ©s sur l’approvisionnement Ă©nergĂ©tique conduisent Ă  des pannes d’électricitĂ© supplĂ©mentaires qui contribuent Ă  ce que l’activitĂ© soit plus faible qu’elle ne le devrait.

Cependant, il est un peu trop tĂŽt pour estimer l’impact total sur la production intĂ©rieure brute japonaise. D’aprĂšs nos chiffres, elle pourrait se situer autour de 0,5% de moins que prĂ©vu, l’estimation rĂ©visĂ©e de la RICS est de 0,7% pour 2011.

Le « Cabinet Office » estime que le dommage total dans la rĂ©gion devrait ĂȘtre de l’ordre de 16 Ă  25 trillions de yens (soit 140 Ă  220 milliards d’euros ou 3,3 Ă  5,2 % du PIB japonais). La premiĂšre projection Ă©tablit que le niveau de dĂ©vastation de la rĂ©gion affectĂ©e par le tsunami est deux fois plus important que celui du tremblement de terre de Hanshin en 1995.

Le processus de reconstruction devrait prendre grosso modo 3 ans. Au moins 7 trillions de yens seront nĂ©cessaires de la part du gouvernement pour remettre les infrastructures publiques trĂšs endommagĂ©es en Ă©tat. Durant ce temps, la construction de logements privĂ©s jouera graduellement un rĂŽle plus important en Ă©tayant l’amĂ©lioration de l’économie.

Source : RICS

DTZ Research publie une analyse de l’impact de la catastrophe japonaise sur le marchĂ© immobilier Ă  Tokyo.

L’étude souligne tout d’abord que les consĂ©quences du tremblement de terre et du tsunami du 11 mars seront multiples et complexes pour l’économie japonaise, notamment suite aux pertes de production et au rationnement de l’énergie – pour autant, si leur impact initial est significatif pour le PIB, celui-ci est prĂ©vu pour ĂȘtre de courte durĂ©e. Ainsi, les premiĂšres estimations de l’institut Oxford Economics suggĂšrent que la croissance du PIB japonais en 2011 serait de 1%, au lieu des prĂ©visions de 1,3% avant le tremblement de terre, mais que l’effort de reconstruction pourra alimenter la croissance en 2012.

La baisse des valeurs locatives Ă  Tokyo pourrait se prolonger

Pour DTZ Research, le tremblement de terre aura un impact sur le marchĂ© de l’immobilier d’entreprise japonais, et ce bien que les dommages subis par les REITs (Real Estate Investment Trust) soient limitĂ©s.

Avant la catastrophe japonaise, DTZ Research prĂ©voyait une baisse des valeurs locatives de 6,5% Ă  Tokyo en 2011, suivi d’une lĂ©gĂšre augmentation (2%) en 2012. Dans son « Global Outlook 2011 »,

DTZ Research envisageait un scĂ©nario pessimiste selon lequel le PIB japonais chuterait de 0,3% en 2011, avant de connaĂźtre une croissance de 1,1% en 2012. Cela aurait entraĂźnĂ© une baisse de 10,7% des valeurs locatives Ă  Tokyo en 2011 et de 5,7% supplĂ©mentaires en 2012. Ces prĂ©visions de croissance du PIB correspondent aux prĂ©visions d’impact du tremblement de terre les plus pessimistes.

Dans le cas d’un scĂ©nario plus optimiste avec une croissance ralentie Ă  1% cette annĂ©e, DTZ Research prĂ©voit une baisse de 9,1% des valeurs locatives cette annĂ©e, puis une stabilisation l’annĂ©e prochaine avant une reprise en 2013.

L’investissement ralenti

Le tremblement de terre entraĂźnera par ailleurs des consĂ©quences pour les investissements. Avant la catastrophe, DTZ Research prĂ©voyait que le rendement des emplacements « prime »  baisserait de 4,2% fin 2010 Ă  4,1% fin 2011 et Ă  4,0% en 2012. Cependant, si les investisseurs revoient Ă  la baisse leurs attentes de croissance des loyers, et rĂ©duisent en consĂ©quence leurs plans d’investissement, les rendements pourraient se stabiliser..

En revanche, on peut s’attendre Ă  ce que les investisseurs reconsidĂšrent la prime de risque qu’ils appliquent Ă  l’immobilier d’entreprise japonais ainsi que pour d’autres marchĂ©s sensibles aux catastrophes naturelles.

En somme, bien que les dommages aient Ă©tĂ© limitĂ©s, ce tremblement de terre a entraĂźnĂ© une prise de conscience des acteurs du marchĂ© de l’importance d’une structure sismique. Certains responsables commencent Ă  prĂ©sent Ă  envisager de disperser leurs bureaux afin de rĂ©duire les risques, ce qui pourrait entraĂźner de nouveaux types de demande.

Source : DTZ Research