Les professionnels de l’immobilier commercial ont le sourire : malgrĂ© la crise de la dette qui pĂšse sur la consommation, le commerce reste un investissement qui rapporte et les enseignes internationales sont friandes d’implantations prestigieuses.
Cette semaine, promoteurs et gestionnaires de centres commerciaux, investisseurs, enseignes et sociĂ©tĂ©s de conseil en immobilier se sont rĂ©unis Ă Cannes au Mapic, salon de l’immobilier commercial, dans le mĂȘme Palais des festivals oĂč deux semaines plus tĂŽt le G20 tentait de contenir la crise. « Les gens sont prudents, mais optimistes », a rĂ©sumĂ© John Strachan, en charge de la distribution mondiale Ă la sociĂ©tĂ© de conseil immobilier Cushman & Wakefield. « L’immobilier de commerce demeure un trĂšs bon investissement », a indiquĂ©Â Nathalie Depetro, directrice du Mapic, soulignant que 800 investisseurs ont fait le dĂ©placement au salon.
L’intĂ©rĂȘt des investisseurs pour l’immobilier de commerce « devrait rester soutenu, Ă©tant donnĂ© ses caractĂ©ristiques dĂ©fensives dans un contexte Ă©conomique incertain, » relĂšve une Ă©tude de BNP Paribas Real Estate, publiĂ©e pendant le Mapic. La demande est « extrĂȘmement forte pour un nombre de plus en plus rĂ©duit d’emplacements de grande qualité », dits « prime », c’est-Ă -dire les principales artĂšres commerçantes et les principaux centres commerciaux, a indiquĂ© Andrew Bathurst, directeur international de Harper Dennis Hobbs.
En Grande-Bretagne, c’est Ă Londres que les distributeurs veulent s’implanter, avec une forte demande pour Bond Street et Oxford Street, a-t-il ajoutĂ©. « En pĂ©riode de crise, chacun essaye de se rassurer et de revenir aux valeurs fondamentales du commerce, et donc on joue sur l’emplacement qui reste la valeur refuge », a expliquĂ©Â Pierre Raynal, associĂ© de la sociĂ©tĂ©Â Cushman & Wakefield. C’est cette sociĂ©tĂ© qui a conseillĂ©, pour leur prochaine arrivĂ©e sur les Champs-ElysĂ©es, Marks & Spencer, attendue la semaine prochaine, et Banana Republic, dont l’ouverture est prĂ©vue le 8 dĂ©cembre.
Dans ce contexte, le marchĂ© français est « extrĂȘmement dynamique » sur les axes les plus prestigieux, oĂč « les valeurs augmentent de façon assez importante, au dĂ©triment des axes secondaires qui souffrent davantage », a-t-il prĂ©cisĂ©. « Il y a une vraie pĂ©nurie d’offre sur les axes prime, avec une forte concurrence entre les enseignes qui souhaitent une prĂ©sence accrue sur ces artĂšres », a-t-il ajoutĂ©. Les enseignes amĂ©ricaines devraient continuer de s’implanter en Europe, selon Andrew Bathurst, qui a Ă©voquĂ© notamment une forte demande pour les grandes villes comme Paris et Milan.
Du cĂŽtĂ© des centres commerciaux, « il y a certainement plus de prudence, mais certainement pas un gel des initiatives », a estimĂ©Â Jean-Michel Silberstein, dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral du Conseil national des centres commerciaux (CNCC). Toutefois, le dĂ©veloppement de certains centres pourrait prendre un peu plus de temps. « Cela dĂ©pendra de l’attitude des investisseurs et des banques en particulier », a-t-il prĂ©vu.
Actuellement, on n’assiste pas Ă un gel du systĂšme bancaire, mais « on s’interroge pour les mois Ă venir » sur un Ă©ventuel resserrement du crĂ©dit pour les commerçants, a-t-il indiquĂ©. Le climat Ă©conomique et les politiques de rigueur « devraient peser sur la consommation des mĂ©nages et les chiffres d’affaires des commerçants dans les mois Ă venir », prĂ©voit l’Ă©tude de BNP Paribas Real Estate.