2014 : Contexte Ă©conomique du commerce

Evolution mondiale

En premier lieu, les pays Ă©mergents, s’ils bĂ©nĂ©ficient toujours d’une croissance forte (4,5 %), voient leur Ă©conomie ralentir par rapport Ă  l’annĂ©e 2012. Baisse de rĂ©gime passagĂšre ou Evolution durable liĂ©e aux limites de leur modĂšle de croissance ?
Les pays industrialisĂ©s ont une croissance lĂ©gĂšrement plus faible en 2013 (1,2 %) que l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Les tendances Ă©conomiques y sont plutĂŽt encourageantes bien que fragiles. Ainsi la zone euro continue Ă  voir son PIB diminuer mais moins fortement, laissant entrevoir une croissance positive en 2014, inĂ©dite depuis 2011.
Au final, la croissance mondiale devrait approcher les 2,9 % en 2013 puis accĂ©lĂ©rer en 2014, mĂȘme si des risques et incertitudes existent comme la situation de certains Ă©mergents, l’évolution des taux d’intĂ©rĂȘt…

La France encore malade

Dans cet environnement, les performances françaises restent trĂšs modestes. AprĂšs une croissance Ă©conomique nulle en 2012, le PIB ne devrait croĂźtre que trĂšs lĂ©gĂšrement (+ 0,2 % en 2013). Si cela est symbolique, rappelons qu’une croissance nĂ©gative Ă©tait crainte. Autre point positif : le PIB d’avant crise devrait ĂȘtre atteint en fin d’annĂ©e 2013. Si cela reste anecdotique, notons que d’autres pays, comme le Royaume-Uni, ne le rattraperons pas avant 2014.
Bien Ă©videmment la situation n’est pas idyllique et la France fait face Ă  de nombreux dĂ©fis, tant internes qu’externes. Le gouvernement doit par exemple trouver le bon Ă©quilibre entre nĂ©cessaire rĂ©duction des dĂ©ficits publics et maintien de la croissance. L’entreprise France doit amĂ©liorer sa compĂ©titivitĂ©. Signe que les perspectives gĂ©nĂ©rales restent peu lisibles, les entreprises ont diminuĂ© leur investissement en 2013 (- 1,9 % attendus), avant probablement de l’augmenter lĂ©gĂšrement en 2014.

Consommation restreinte

Compte tenu de la croissance atone en 2013 et molle en 2014 (proche de + 0,8 %) le chĂŽmage pourrait ne pas sensiblement baisser avant 2015. Cela pĂšse sur la confiance des mĂ©nages et sur leur pouvoir d’achat. L’indice de confiance des mĂ©nages reste trĂšs infĂ©rieur (- 15 %) Ă  son niveau de long terme. Fait significatif, mi-2013 l’indice a atteint son plus bas niveau historique alors mĂȘme que la croissance a Ă©tĂ© plus faible, signe d’une sinistrose bien ancrĂ©e. Cette situation empĂȘche les mĂ©nages de se projeter dans l’avenir et pĂšse sur les dĂ©penses de consommation. À cet Ă©gard, le solde d’opinion sur l’opportunitĂ© de faire un achat important dans les 12 prochains mois reste faible. Le pouvoir d’achat pourrait diminuer lĂ©gĂšrement en 2014 sous l’effet de la hausse des prĂ©lĂšvements notamment de la TVA. Les dĂ©penses de consommation devraient donc croĂźtre de + 0,5 %, tout en restant en deçà de la moyenne annuelle des 20 derniĂšres annĂ©es (1,5 %). Ainsi au fil des annĂ©es, la conjoncture fragile mĂȘlĂ©e aux nouvelles technologies ont transformĂ© le consommateur. Il est moins fidĂšle, plus changeant et exigeant, et en quĂȘte de nouveaux repĂšres. Il consomme moins et mieux.

L’activitĂ© du commerce de dĂ©tail est morose mais l’espoir est de mise

Le contexte Ă©conomique actuel peu porteur pousse les enseignes Ă  des arbitrages et Ă  un dĂ©veloppement mesurĂ©. MĂȘme si, selon la Banque de France, le chiffre d’affaires du commerce de dĂ©tail a progressĂ© de + 1,1 % en variation trimestrielle (de juin Ă  aoĂ»t), il n’en demeure pas moins que l’activitĂ© sur les 8 premiers mois glissants de l’annĂ©e a baissĂ© de – 2,4 % en volume. En effet, la plupart des secteurs enregistre un recul d’activitĂ©.
Mais certaines continuent leur expansion, en choisissant toujours les emplacements « prime » pour marquer leur arrivĂ©e et pour capter les flux. En effet, le marchĂ© français reste une cible attractive, Paris en tĂȘte de liste. Selon CBRE, Paris (Ă  Ă©galitĂ© avec Tokyo) se positionne au 7Ăšme rang mondial en termes de nouvelles marques entrantes sur le marchĂ©.
Ainsi, les marques de prĂȘt-Ă -porter venues d’Outre-Manche Primark et Top Shop, ouvriront leur 1Ăšre boutique en France Ă  l’automne, avec un dĂ©ploiement trĂšs large pour le 1er tandis que le 2Ăšme ouvrira un corner de 170 mÂČ aux Galeries Lafayette Haussmann, moyen de tester le marchĂ© français. C’est Ă©galement la stratĂ©gie adoptĂ©e par Urban Outfitters, installĂ© sur un corner de 100 mÂČ depuis septembre 2013 pour une durĂ©e de 5 mois. Burger King s’apprĂȘte Ă  ouvrir en dĂ©cembre prochain Ă  Paris dans la gare Saint-Lazare, son 3e point de vente français. L’enseigne de maquillage italienne KIKO, prĂ©sente depuis 2010 en France, poursuit un plan de dĂ©veloppement consĂ©quent avec un objectif d’une quarantaine de magasins en succursale par an principalement en centres commerciaux, tout comme les enseignes italiennes Calzedonia et Intimissimi.

2014 fera encore partie des annĂ©es de transition de l’activitĂ© de commerce de dĂ©tail. L’adaptabilitĂ©, l’anticipation des nouveaux comportement d’achat, l’Ă©coute de l’e-client devraient ĂȘtre le vocable d’une marque dynamique.

Sources :
– CBRE – Etudes et Recherches – Nov 2013
– Sylvain Rimbert