La Cour des Comptes appelle Ă une « rĂ©novation de lâaction publique » dans la politique du logement dans son audit sur la « situation et les perspectives des finances publiques 2012 » dĂ©voilĂ© ce matin. « La fiscalitĂ© sur le logement constitue, par sa manne financiĂšre (55,3 Mds⏠de prĂ©lĂšvements en 2010), un important levier dâaction de lâEtat sur le marchĂ© immobilier. (âŠ) Des Ă©volutions rĂ©glementaires pourraient permettre de mieux satisfaire les besoins en logement sans faire appel aux finances publiques », indique la Cour dans son rapport, pointant du doigt notamment le systĂšme dâimposition des plus-values qui encourage Ă la rĂ©tention. La Cour estime Ă©galement que la rĂ©glementation des loyers joue un rĂŽle « trĂšs important » et demande dâexaminer « de maniĂšre approfondie » le dispositif allemand de contrĂŽle des loyers par le juge.
Sur le constat, la Cour des Comptes reste fidĂšle Ă sa ligne, pointant une dĂ©rive des dĂ©penses fiscales associĂ©es au logement ont augmentĂ© de 49% entre 2007 et 2011 et reprĂ©sente, avec 13 MdsâŹ, plus du double des crĂ©dits budgĂ©taires. Parmi les dĂ©penses fiscales les plus onĂ©reuses, la Cour des Comptes pointe la TVA Ă taux rĂ©duit destinĂ©e Ă financer les travaux dans les logements achevĂ©s depuis plus de deux ans qui a coĂ»tĂ© 5,2 Mds⏠en 2011 sans que le dispositif nâait fait lâobjet dâune « rĂ©elle » Ă©valuation depuis 2002.
Le rapport dresse le mĂȘme diagnostic sur le dispositif Scellier de soutien Ă lâinvestissement privĂ© locatif qui a mobilisĂ© 1,1 Md⏠en 2011. La Cour persiste dans sa critique en soulignant quâil nâexiste « aucune information, au plan national, sur le volume et la localisation des rĂ©alisations correspondant Ă des investissements locatifs privĂ©s financĂ©s grĂące aux dĂ©penses fiscales, ni a fortiori sur leur occupation et les loyers pratiquĂ©s alors mĂȘme que les aides Ă lâinvestissement renforcent la tension sur le foncier ».
Lâincitation fiscale autour des plans et des comptes dâĂ©pargne logement est Ă©galement mise Ă lâindex. Leurs coĂ»ts reprĂ©sentent une dĂ©pense budgĂ©taire de 1,1 Md⏠et une dĂ©pense fiscale de 0,5 Md⏠pour un taux de transformation des dĂ©pĂŽts en prĂȘts au logement de seulement 5 %. La Cour reproche, enfin, le cumul entre les allocations logements par des Ă©tudiants et des demi-parts de quotient familial supplĂ©mentaires par leurs parents. 700 000 Ă©tudiants bĂ©nĂ©ficient dâaides au logement pour 1,2 Md⏠et 80 % dâentre eux sont encore rattachĂ©s au foyer fiscal de leurs parents pour un surcoĂ»t de 1,1 MdâŹ.
Le document complet de la Cour des Comptes :Â financespubliques2012