Selon les dirigeants de BNP Real Estate, la reprise importante sur le marchĂ© de la location et de l’investissement amorcĂ©e en 2010 devrait se poursuivre en 2011. Le bilan 2010 est positif jugent les dirigeants du groupe immobilier.
La hausse des transactions est de 30% sur les huit principaux marchĂ©s europĂ©ens (Londres, Paris, Milan, Madrid, Berlin, Munich, Francfort et Bruxelles). En Ile de France, les transactions ont crĂ» de 16%. A Paris intra muros, la progression est de 53%. « Cette augmentation sâexplique par une disponibilitĂ© des produits et un rĂ©ajustement des valeurs locatives » commente Philippe Zivkovic, prĂ©sident du directoire de BNP Paribas Real Estate.
Le marchĂ© de lâinvestissement en Europe est en hausse de 50% en volume. Plus de 12 milliards dâeuros ont Ă©tĂ© investis uniquement en France, soit une augmentation de 49%. «Nous sommes loin du chiffre de 2007 qui Ă©tait de 80 milliards dâeuros dâactifs investis, mais le constat est encourageant». 40% des transactions dans lâhexagone se sont faites au cours du quatriĂšme trimestre. «Il est intĂ©ressant de constater que nous avons de plus en plus un marchĂ© Ă deux vitesses» observe Philippe Zivkovic. Dâun cotĂ©, des produits notĂ©s AAA, rĂ©cents, bien placĂ©s sont trĂšs demandĂ©s mais peu nombreux et de lâautre cotĂ© des produits moins sĂ©curisĂ©s, non primes, sont beaucoup moins recherchĂ©s mais beaucoup plus abondants. «Pour la premiĂšre catĂ©gorie, les taux de rendement ont continuĂ© Ă baisser. A Londres, ils sont passĂ©s en un an de 5,5% en moyenne Ă 4%» prĂ©cise Philippe Zivkovic.
On voit rĂ©apparaitre de maniĂšre plus importante des opĂ©rations au-delĂ de 100 millions dâeuros. 31 transactions de plus de 100 millions dâeuros ont Ă©tĂ© recensĂ©es contre 15 en 2009. «Le rendement des taux prime a lĂ aussi baissĂ©. Il est passĂ© de 5% Ă 4,5% fin dĂ©cembre» note M Zivkovic.
De bonnes perspectives pour 2011
Le processus de reprise dans lâimmobilier dâentreprise a vocation Ă se poursuivre. «La croissance Ă©conomique porte la demande placĂ©e, câest indĂ©niable. Cependant mĂȘme en pĂ©riode de crise, il peut y avoir des mouvements dâentreprises significatifs» constate alors Thierry Laroue-Pont, responsable de BNP Paribas Real Estate Advisory (Transaction, Conseil, Expertise).
M Laroue-Pont compte donc sur lâĂ©conomie de coĂ»ts pour crĂ©er du mouvement, non dâextension, mais de rationalisation. «Beaucoup de clients restent mal logĂ©s dans des immeubles obsolĂštes. Nous en sommes un parfait exemple. Nous avons quittĂ© un immeuble des annĂ©es 80 Ă Levallois qui avait vieilli. Nous avons rationalisĂ© notre implantation et nous avons donnĂ© plus de services Ă nos salariĂ©s (auditorium, salles de rĂ©union, crĂšches, fitness). Nous avons densifiĂ© le ratio mĂštre carrĂ© par collaborateur».
Lâimmobilier dâentreprise Ă©tant le deuxiĂšme poste aprĂšs les salaires, il est ainsi un vecteur dâĂ©conomie de coĂ»ts considĂ©rable.
La dĂ©marche se veut crĂ©atrice de valeur. Lâimmobilier dâentreprise Ă©tant le deuxiĂšme poste aprĂšs les salaires, il est ainsi un vecteur dâĂ©conomie de coĂ»ts considĂ©rable mĂȘme lorsque la croissance nâest pas au rendez-vous. Le poids de la demande placĂ©e en public, parapublic joue par ailleurs un rĂŽle moteur dans un pays comme la France. «Une politique vertueuse de lâEtat a Ă©tĂ© mise en place qui a permis de nombreux dĂ©placements de mĂštres carré». France Domaine a donnĂ© une rĂšgle trĂšs prĂ©cise aux administrations franciliennes, celui de ne pas sâimplanter dans des locaux de plus de 400 euros du mĂštre pour une rationalisation en termes de mĂštre carrĂ© par fonctionnaire et de coĂ»t au mĂštre carrĂ©.
Des mises en chantier insuffisantes
Les bureaux en cours de construction ont atteint un niveau bas en 2010, à peine plus de 500 000 mÚtres carrés contre 1,3 million de mÚtres carrés fin 2008. Le niveau des mises en chantier a donc été divisé par 2.
«Ceci laisse augurer que dans certains segments de marchĂ©, nous devrions ĂȘtre en situation de raretĂ© dans un horizon de court terme» signale Philippe Zivkovic.
«Câest lĂ un vĂ©ritable sujet. Si lâon considĂšre lâapprĂ©ciation des coĂ»ts de construction, nous sommes face Ă un problĂšme potentiel important pour le marchĂ© dâici deux ans» renchĂ©rit Thierry Laroue-Pont.
«Il faut que les acteurs du marchĂ© lancent de nouveaux chantiers, assument une prise de risque, avec un retour dâinvestissement qui est Ă©vident. Par ailleurs les coĂ»ts du foncier devront ĂȘtre adaptĂ©s Ă la baisse».