Sur la base de son expĂ©rience retail, Saguez & Partners a dĂ©cryptĂ© les signes de lâĂ©volution du commerce dâaujourdâhui et dressĂ© les nouvelles perspectives Ă lâhorizon de 2015. Une enquĂȘte qui sâappuie sur les rĂ©sultats MĂ©diamĂ©trie//NetRatings qui publie chaque annĂ©e, en partenariat avec la FEVAD, « Le baromĂštre sur les comportements dâachats multicanaux ».
Dâabord un premier constat : ces dix derniĂšres annĂ©es, les commerces nâont pas beaucoup changĂ©, alors que les consommateurs ont, eux, bouleversĂ© leur façon dâacheter. Et câest Internet qui a bousculĂ© leurs attentes et modes de consommation : non seulement il permet aux clients dâavoir « tout le choix du monde Ă portĂ©e de clic », mais il lui offre aussi la possibilitĂ© dâavoir ce choix infini, Ă toute heure, au meilleur prix. « Ce meilleur prix qui faisait hier le succĂšs de lâhyper et qui fait aujourdâhui le succĂšs dâInternet », rĂ©sume ainsi Olivier Saguez, prĂ©sident fondateur de Saguez & Partners.
A quoi rĂȘve le client aujourdâhui ?
Cela se rĂ©sume en quatre mots : consommer moins, mais mieux. « La trilogie fondatrice du commerce « Prix-Choix-Service » se prĂ©cise en « Prix juste-Choix orientĂ©-Services personnalisé », auxquels sâajoutent des attentes de plus en plus prĂ©cises : le chez quelquâun, lâhyper-immĂ©diatetĂ©, le quotidien renouvelĂ©, la qualitĂ© dâorigine⊠», Ă©grĂšne lâagence qui dĂ©voile, en quatre convictions ce qui fait, selon elle, le commerce de demain. Hyper-connectivitĂ©, proximitĂ©, produits et services personnalisĂ©s, qui surprennent le client : tels sont rĂ©sumĂ©es les bases sur lesquelles devront sâappuyer les acteurs de lâimmobilier commercial, pour inventer le commerce de demain.
Moins de magasins, mais mieux
De ces quatre convictions dĂ©coule une premiĂšre conclusion de Saguez & Partners : le distributeur va devoir faire moins de magasins, mais mieux. « Est-il judicieux dâĂ©tendre son rĂ©seau de magasins alors que le client peut faire ses achats de chez lui, sans se dĂ©placer, plus vite et moins cher ? Devant la multiplication des canaux de distribution, la marque va faire des arbitrages, peut-ĂȘtre se sĂ©parer de magasins moyens, et assumer pleinement ses choix. » Tel quâinvestir dans un bĂątiment de caractĂšre, dans un quartier bien choisi, avec une boutique oĂč le client pourra vivre « une histoire singuliĂšre, une relation dâempathie avec des vendeurs disponibles et formĂ©s » et oĂč il voudra passer plus de temps.
DeuxiĂšme conclusion : magasin physique et e-commerce devront « sâallier pour le meilleur », chacun devant « se recentrer sur ses points forts ». A savoir, le conseil, lâexpĂ©rience, le plaisir, le service et lâempathie pour le magasin physique ; lâoptimisation du parcours client avant et aprĂšs lâachat pour Internet. A eux dâĂȘtre complĂ©mentaires.
Savoir choisir son camp : utile ou plaisir
Saguez & Partners a surtout tirĂ© un enseignement de cette analyse : entre magasin utile et magasin plaisir, il va falloir choisir. Et surtout sây tenir. « LâĂ©chec dâun concept comme Carrefour Planet dĂ©coule de lĂ : il se voulait lieu de plaisir, alors que câest lâutile que viennent chercher les consommateurs », explique Olivier Saguez. Au contraire dâun E. Leclerc qui, avec ses « drive », a tranchĂ© pour lâutile et sây tient. Tout comme Nespresso, qui joue les deux partitions mais dans un subtil Ă©quilibre. « Il a mis lâutile sur Internet et sur smartphone, et a gardĂ© le plaisir et lâĂ©change pour les magasins. » « Moins, mais mieux, câest une forme de rentabilitĂ© nouvelle pour les distributeurs », affirme Olivier Saguez, Ă©rigeant en exemple le groupe Unibail-Rodamco, pour qui il a crĂ©Ă© lâidentitĂ© visuelle de plusieurs centres commerciaux (Parly 2, AĂ©rovilleâŠ). « Il a choisi de faire moins de centres mais mieux, en investissant fortement dans ses centres commerciaux. » Une stratĂ©gie qui, a priori, lui rĂ©ussit.
Convictions sur le nouveau commerce
AUTEUR
Sophie Da Costa