Un code de déontologie pour les gestionnaires de SCPI

En France comme dans tous les pays dĂ©veloppĂ©s, l’activitĂ© de gestion de l’épargne est Ă©troitement encadrĂ©e par des textes lĂ©gislatifs ou rĂ©glementaires, dont l’application est  surveillĂ©e par des organismes spĂ©cialisĂ©s que l’AMF (AutoritĂ© des marchĂ©s financiers).

Cela dit, rien n’empĂȘche les professionnels concernĂ©s de se doter de codes de bonne conduite destinĂ©s Ă  prĂ©ciser la façon dont ces rĂšgles doivent ĂȘtre appliquĂ©es au quotidien et Ă  prĂ©venir d’éventuels problĂšmes. De ce point de vue, on accueille avec satisfaction le «Code de dĂ©ontologie de la gestion des SCPI» adoptĂ© au dĂ©but du mois par l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ASPIM (Association française des sociĂ©tĂ©s de placement immobilier). Certes, il ne faut pas en attendre de miracles : normalement les rĂšgles du jeu prĂ©cisĂ©es dans cet Ă©pais document de 48 pages devaient ou auraient dĂ» dĂ©jà  ĂȘtre respectĂ©es puisqu’elles concernent l’application de dispositions lĂ©gales en vigueur. Mais il est plutĂŽt rassurant de voir des professionnels s’engager collectivement et publiquement sur de bonnes pratiques.

Les associĂ©s ou futurs associĂ©s de SCPI peuvent consulter ce document sur le site de l’ASPIM. Ils verront qu’il est divisĂ© en deux grandes parties : les dispositions et les recommandations, ces derniĂšres ne faisant que dĂ©finir concrĂštement les moyens de parvenir Ă  atteindre les objectifs fixĂ©s dans les dispositions. Les libellĂ©s des grands chapitres sont suffisamment clairs pour que l’on puisse comprendre tout de suite de quoi il s’agit : prĂ©vention et gestion des conflits d’intĂ©rĂȘts, relations avec les prestataires et locataires, relations avec les associĂ©s, dĂ©ontologie des collaborateurs et contrĂŽle des transactions personnelles.

Cela peut paraĂźtre Ă©vident, mais il n’est pas mauvais, par exemple, de rappeler que «la gestion de SCPI doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e exclusivement dans l’intĂ©rĂȘt des associĂ©s et ne jamais privilĂ©gier ceux d’un tiers», ou que «l’arbitrage d’actifs immobiliers entre SCPI gĂ©rĂ©es par un mĂȘme gestionnaire, rĂ©alisĂ© dans le seul but d’assurer la liquiditĂ© des parts de l’une d’elles doit ĂȘtre prohibé» ou encore que «le gestionnaire de SCPI ne doit jamais donner accĂšs Ă  certains associĂ©s ou Ă  des tiers Ă  des informations sur les actifs dĂ©tenus par la SCPI qui le conduirait Ă  ne pas respecter le principe de l’égalitĂ© de traitement des associĂ©s». Ce principe de l’égalitĂ© de traitement revient d’ailleurs comme un leitmotiv.

De mĂȘme, il n’est peut-ĂȘtre pas inutile de rappeler aux gestionnaires que les informations qu’ils doivent fournir aux associĂ©s et personnes prospectĂ©es doivent ĂȘtre «claires, non trompeuses, suffisantes» et que les indications sur les rĂ©sultats ou perspectives de rĂ©sultats «doivent ĂȘtre formulĂ©es avec sincĂ©ritĂ© et bonne foi».

L’adoption de ce code de dĂ©ontologie va en tout cas dans le sens d’une meilleure protection de l’épargnant, tout comme d’autres  travaux en cours Ă  l’ASPIM visant notamment Ă  adopter une dĂ©finition unique de certains termes techniques utilisĂ©s dans les documents d’information. Par exemple, quand les sociĂ©tĂ©s de gestion parlent de taux d’occupation financier ou physique, elles ne font pas toutes rĂ©fĂ©rence exactement Ă  la mĂȘme chose et les indicateurs de performance ne sont pas calculĂ©s de la mĂȘme façon. Tout ce qui permet Ă  l’épargnant de mieux comprendre ce qui est Ă©crit dans les documents et de mieux comparer les produits qui lui sont proposĂ©s  va dans le bon sens. On ne peut que l’encourager.