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L’appartement vendu peut ne pas ĂȘtre « aux normes »

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Il n’est pas obligatoire, lors d’une vente immobiliĂšre, que les installations de plomberie et d’Ă©lectricitĂ© soient conformes aux normes en vigueur. L’obligation de mise aux normes lors d’une vente ne rĂ©sulte d’aucune loi et d’aucun rĂšglement, selon la justice, que le vendeur soit un particulier ou un professionnel de l’immobilier. Une telle obligation ne peut exister, selon la cour de cassation, que si elle a Ă©tĂ© prĂ©vue dans un accord entre vendeur et acquĂ©reur, c’est-Ă -dire si le vendeur s’y est volontairement obligĂ©. Un acheteur expliquait que le vendeur Ă©tait tenu de dĂ©livrer un appartement en Ă©tat d’utilisation. Il en dĂ©duisait que l’appartement achetĂ© ne pouvait pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme livrĂ© par le vendeur dĂšs lors que les installations nĂ©cessaires Ă  son usage d’habitation n’Ă©taient pas conformes aux normes en vigueur. Mais cette argumentation a Ă©tĂ© rejetĂ©e en quelques lignes par la cour de cassation qui a seulement observĂ© que le contrat de vente ne prĂ©voyait pas une telle obligation.

Source : AFP

Chute du marché immobilier en 2012 et en 2013

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AUTEUR – Novembre 2012
http://www.immobilier-danger.com/

Les courbes de Friggit montrent l’ampleur de la bulle immobiliĂšre française. NĂ©anmoins, ces moyennes masquent des scĂ©narii d’évolution des prix de l’immobilier sensiblement diffĂ©rents. En Ă©tudiant dans le dĂ©tail l’évolution des prix des appartements dans chaque dĂ©partement, on peut distinguer 3 schĂ©mas de variation des prix. L’un d’eux se dĂ©compose depuis 2009-2010 en deux orientations bien distinctes. DĂ©couvrez donc ces 3 schĂ©mas de bulle immobiliĂšre prĂ©sents en France et des exemples de dĂ©partements concernĂ©s par chacun des cas.

Les statistiques immobiliÚres sont-elles pertinentes ?

En France, les baromĂštres sur les prix de l’immobilier sont assez peu fiables. Essayons malgrĂ© tout d’analyser certaines tendances sur le marchĂ© immobilier.
Entre 1998 et 2008, les prix des logements ont augmentĂ© de plus de 150 %. À partir de 2007-2008, les prix ont commencĂ© Ă  baisser quasiment partout en France. Le plus fort de la baisse a eu lieu en 2009.
Mi-2011, les prix sont, en moyenne, revenus Ă  des niveaux proches de ceux de leur sommet en 2007-2008.
Cependant, si l’indice des prix est quasiment identique Ă  celui de 2008, cela signifie que la valeur des appartements et des maisons a lĂ©gĂšrement baissĂ©. En effet, entre 2008 et 2011, l’inflation a Ă©tĂ© de 4.5 %.
En euro courant, les prix des logements ont donc baissé entre 2008 et 2011 dans 74 départements.
Les diffĂ©rences de variation entre chaque dĂ©partement peuvent ĂȘtre importantes. Ceci s’explique par le fait qu’il existe des milliers de marchĂ©s immobiliers particuliers.
Une vision globale sur l’évolution des prix de l’immobilier en France (ou sur l’Ile-de-France et la Province) reste trop gĂ©nĂ©raliste pour en tirer des conclusions pour votre secteur spĂ©cifique. En analysant le comportement des prix des logements au niveau des dĂ©partements, on obtient un premier dĂ©coupage des diffĂ©rentes tendances.
Il vous faudra ensuite analyser plus spĂ©cifiquement les particularitĂ©s de votre dĂ©partement. Dans le dĂ©partement de l’Ain, le prix du mĂštre carrĂ© est de 1 500 € dans l’ouest du dĂ©partement mais il monte Ă  plus de 3 500 € dans le pays de Gex du fait de la proximitĂ© de la frontiĂšre avec la Suisse. De la mĂȘme maniĂšre, les variations peuvent ĂȘtre diffĂ©rentes en fonction du type de biens (appartements, maisons, etc.)

Chute du marché immobilier en 2012 et en 2013

Le blocage du marchĂ© immobilier est trĂšs important en 2012. Il n’y a pas, pour le moment, de chute importante et visible des prix des maisons et des appartements, en tout cas dans les statistiques officielles. NĂ©anmoins, diffĂ©rents organismes ont publiĂ© rĂ©cemment des Ă©tudes sur les consĂ©quences dans les mois et annĂ©es Ă  venir de la chute des ventes et des diffĂ©rents changements intervenus sur le marchĂ© (durcissement des conditions d’accĂšs au crĂ©dit immobilier, rĂ©duction des aides au logement, hausse des impĂŽts, etc.). Les chiffres de baisses varient de -10 Ă  -40 % pour les prix des logements Ă  court et moyen terme.

Prix immobilier : de -10 % à -40 % dans les 18 mois ?

Dans un point d’information sur l’immobilier sur BFMTV, l’économiste Emmanuel Lechypre fait une synthĂšse de la situation actuelle du marchĂ©. Dans cette vidĂ©o, il revient d’abord sur l’effondrement de la production de prĂȘts immobiliers.

Pour lui les causes de cette chute des financements immobiliers sont les suivantes :

  • Le marchĂ© est gelĂ© car les vendeurs n’ont pas compris que les prix baissent et qu’ils doivent s’adapter pour vendre. Du coup, ceux qui veulent vendre pour racheter un autre logement derriĂšre ne le font pas.
  • Disparition des primo-accĂ©dants due aux prix Ă©levĂ©s et aux conditions de financement.
  • SĂ©lection accrue des banques avant d’accorder un emprunt immobilier, ce qui cause de grands Ă©carts entre les meilleurs taux et les taux moyens.

Pour lui, les prix de l’immobilier vont donc suivre ce mouvement de baisse dans les mois Ă  venir. Il prĂ©voit notamment pour dans les 18 mois :

  • Une baisse de 10 % du prix du mĂštre carrĂ© Ă  Paris,
  • Une baisse comprise entre 10 et 20 % dans les trĂšs grandes villes et les quartiers trĂšs demandĂ©s,
  • Une baisse pouvant atteindre jusqu’à 30 ou 40 % pour les villes de taille moyenne (moins de 100 000 habitants) et les habitations de campagne.

À la fin de cette vidĂ©o, Emmanuel Lechypre cite le chiffre du salaire moyen en France Ă  2 082 € en 2010. Les hauts salaires font sensiblement augmenter la moyenne puisque l’INSEE dĂ©clare que le salaire mĂ©dian est de 1 583 € en France. Il y a donc la moitiĂ© des salariĂ©s en France qui gagne moins que ces 1 583 € par mois.
L’écart entre les prix immobiliers et les salaires montre une bulle immobiliĂšre pour la France.

Les prévisions de fortes corrections se multiplient

Emmanuel Lechypre n’est pas le seul Ă  s’attendre Ă  une forte correction pour les prix des maisons et des appartements. Pour complĂ©ter cette revue de presse sur la chute du marchĂ©, voici d’autres articles et Ă©tudes qui vont dans le mĂȘme sens et qui sont bien plus pessimistes que les chiffres des notaires :

  • Dans cet article de Capital, on apprend que Jean-Michel Ciuch, le directeur gĂ©nĂ©ral d’Immogroup Consulting dĂ©clare que « au cours des dix-huit prochains mois, les tarifs des logements pourraient encore chuter de 20% dans les mĂ©tropoles rĂ©gionales, et mĂȘme de 40% sur certains marchĂ©s locaux oĂč il n’y a absolument plus de demande ». Il rejoint donc l’avis de Mr Lechypre.
  • Dans une étude trĂšs dĂ©taillĂ©e du CrĂ©dit Agricole, l’économiste Olivier Eluere confirme son estimation d’une surĂ©valuation des prix immobiliers en France de 25 % et mĂȘme de 35 % pour Paris. Ces Ă©valuations sont basĂ©es sur le niveau trĂšs Ă©levĂ© des taux d’effort thĂ©oriques qu’un acheteur doit fournir pour acheter un bien immobilier.
  • Le cabinet d’Ă©tude PrimeView prĂ©voit de -30 Ă  -40 % pour la moyenne des prix de l’immobilier en France dans les 5 Ă  10 ans. Cette Ă©tude est notamment basĂ©e sur un changement profond de la maniĂšre dont sont financĂ©s les achats immobiliers (baisse de la durĂ©e d’emprunt, hausse des taux d’apport exigĂ©s, remontĂ©e des marges pour couvrir les risques sur les taux des crĂ©dits).

Standard and Poor’s dĂ©grade les notes des banques françaises en anticipation de la chute des prix immobiliers

En prĂ©vision d’une rĂ©duction importante des prix des logements en France, l’agence de notation Standard and Poor’s abaisse encore la note de certaines banques françaises et en placent d’autres sous perspectives nĂ©gatives comme le relate LaTribune.
Le risque d’une baisse importante des prix n’est pas suffisamment pris en compte par les banques, selon cette agence de notation. Cela pourrait venir augmenter davantage les coĂ»ts de financement des banques sur les marchĂ©s financiers.

AUTEUR

www.immobilier-danger.com

Immobilier : le changement, c’est maintenant
 enfin presque

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François Hollande a fait du changement son slogan de campagne. Comment cela devrait-il se traduire pour l’industrie immobiliĂšre ? Du changement, il va en y avoir, et ce trĂšs rapidement. Le nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique devrait prendre une sĂ©rie de mesures symboliques avant l’étĂ©, Ă  commencer par la mise en place d’une caution solidaire pour le logement des jeunes, ces derniers Ă©tant clairement une prioritĂ© du nouveau quinquennat. Dans la foulĂ©e, François Hollande va annoncer le doublement du plafond du livret A, censĂ© lui permettre de financer la construction de 30 000 logements sociaux supplĂ©mentaires pour atteindre l’objectif annoncĂ© de 150 000 par an, ainsi que la libĂ©ration des terrains de l’Etat dans la mĂȘme optique.

Une fois les lĂ©gislatives passĂ©es, une nouvelle vague de rĂ©formes devrait voir le jour, dont le trĂšs redoutĂ© blocage des loyers rĂ©sidentiels en zones tendues. Les professionnels craignent un effet dissuasif sur les propriĂ©taires-bailleurs. Certains redoutent un effet tĂąche d’huile vers d’autres typologies d’actifs immobiliers, mĂȘme si cela ne transparaĂźt pas dans le programme socialiste. En revanche, le nouveau Parlement va plancher sur un important volet fiscal, avec notamment le plafonnement annoncĂ© des niches fiscales Ă  10 000 € par mĂ©nage et par an. Les partisans de la dĂ©fiscalisation pourront espĂ©rer la renaissance d’un dispositif d’incitation fiscale Ă  l’investissement immobilier, enterrĂ© sans autre forme de discussion par Nicolas Sarkozy. Un tel amortissement ne reverra le jour qu’à la condition d’une contrepartie sociale au travers d’une modĂ©ration des loyers. François Hollande ne veut pas remettre de « charbon dans la chaudiĂšre inflationniste de l’immobilier ». Le futur projet de loi de finances n’épargnera pas les institutionnels, sommĂ©s de « participer Ă  l’effort de la nation » dans le logement. A la clĂ©, une remise en question du statut SIIC si les fonciĂšres n’investissent pas dans le rĂ©sidentiel et l’étude de solutions pour «  mettre Ă  contribution les grandes sociĂ©tĂ©s d’assurances et les banques qui dĂ©tenaient historiquement des logements intermĂ©diaires ». Sont Ă©galement attendues une rĂ©forme sur la fiscalitĂ© fonciĂšre, avec une logique de pĂ©naliser la rĂ©tention, ainsi qu’une nouvelle lĂ©gislation autour des recours abusifs. Des promesses peu ou prou semblables Ă  celles du prĂ©sident sortant.

DerriĂšre la palissade du changement, se dressent dĂ©jĂ  quelques Ăźlots de continuitĂ©. Le Grenelle de l’Environnement, tombĂ© dans un lourd silence mĂ©diatique ces derniers mois, va se poursuivre. François Hollande a rassuré Philippe Pelletier. « Je souhaite donc que votre travail se poursuive et que nous entrions dans une phase de rĂ©novation Ă©nergĂ©tique et ambitieuse des bĂątiments », lui a-t-il Ă©crit le 19 avril dernier. Avec le mĂȘme capitaine ? Le prĂ©sident du comitĂ© stratĂ©gique du plan BĂątiment Grenelle nous a assurĂ©, dans une interview Ă  paraĂźtre dans le prochain magazine Business Immo, qu’il Ă©tait candidat Ă  sa succession.

Quant au Grand Paris, autre projet Ă  long terme lancĂ© par le locataire sortant de l’ElysĂ©e, il devrait suivre sa route. François Hollande a Ă©crit Ă  l’Association des maires d’Ile-de-France pour leur assurer que le projet du Grand Paris se poursuive « car les accords trouvĂ©s mĂ©ritent d’ĂȘtre menĂ©s Ă  bien ». « On ne balaie pas d’un revers de main les travaux et l’Ă©nergie consacrĂ©s depuis quelques annĂ©es sous prĂ©texte d’une Ă©lection prĂ©sidentielle ». Le changement, dans une certaine continuitĂ©, c’est maintenant.

AUTEUR
Gaël Thomas
Business Immo

Le compromis de l’agent immobilier n’est pas toujours valable

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Signer un compromis chez un agent immobilier ne donne la certitude d’acheter que si celui-ci a bien reçu le pouvoir de vendre, vient de prĂ©ciser la Cour de cassation.
L’acheteur devrait donc, avant de signer, s’assurer que l’agent immobilier n’a pas seulement reçu un « mandat d’entremise » l’autorisant Ă  rechercher un acquĂ©reur et Ă  nĂ©gocier, mais pas Ă  conclure la vente. Car, pour les juges, si le vendeur n’a pas expressĂ©ment donnĂ© pouvoir Ă  l’agent immobilier de le reprĂ©senter pour conclure la vente, il ne sera pas engagĂ© par les documents signĂ©s entre cet agent et un candidat acquĂ©reur. Il pourra donc refuser de vendre Ă  cet acquĂ©reur qui croira pourtant avoir signĂ© un vrai compromis. Les juges se sont fondĂ©s, pour rappeler ce principe, sur un dĂ©cret de 1972 organisant les relations avec les agents immobiliers. Ce texte prĂ©cise que « lorsqu’il comporte l’autorisation de s’engager pour une opĂ©ration dĂ©terminĂ©e, le mandat en fait expressĂ©ment mention ». (Cass. Civ 3, 12.4.2012, N° 416).

source : AFP

La difficile exécution des cautions bancaires dans les baux commerciaux

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S’il a toujours Ă©tĂ© confrontĂ© aux difficultĂ©s Ă©conomiques de leurs locataires et Ă  la difficultĂ© d’obtenir des garanties qui soient les plus efficaces possibles, le bailleur de locaux commerciaux Ă©prouve aujourd’hui des difficultĂ©s grandissantes pour obtenir le rĂšglement des sommes qui lui sont dues, et ce, au terme de procĂ©dures judiciaires souvent de plus en plus longues.

Il est donc toujours aussi primordial pour le bailleur de disposer, en ces temps Ă©conomiques difficiles, d’une sĂ»retĂ© lui garantissant le paiement rapide des sommes qui lui seront dues, en cas de dĂ©faillance de son locataire.

Si la caution bancaire est devenue depuis longtemps la garantie la plus souvent rĂ©clamĂ©e par les bailleurs lors de la conclusion d’un bail commercial, en raison notamment de la solvabilitĂ© de l’établissement bancaire qui s’engage, l’efficacitĂ© de cette sĂ»retĂ© est parfois remise en cause. En effet le bailleur attend de sa caution bancaire d’ĂȘtre rĂ©glĂ© des impayĂ©s de loyers de son locataire, dĂšs la mise en Ɠuvre de sa garantie, et sans avoir Ă  souffrir de contestation.

A cette fin, les actes de cautionnement prĂ©voient gĂ©nĂ©ralement une traditionnelle clause de renonciation au bĂ©nĂ©fice de discussion et de division mais aussi l’engagement solidaire de la caution, qui permet au crĂ©ancier bailleur d’agir directement Ă  son encontre.

Pourtant, dans la pratique, des Ă©tablissements bancaires refusent, de plus en plus frĂ©quemment, d’exĂ©cuter leur engagement de caution en arguant simplement de « l’opposition » ou du « refus » de leur client, sans autre forme d’explication.

Une telle position peut surprendre.

D’une part, il est Ă©tonnant que des Ă©tablissements bancaires risquent d’engager leur responsabilitĂ© personnelle pour ne pas froisser leurs clients.

En effet, si la renonciation au bĂ©nĂ©fice de discussion et de division n’interdit pas Ă  la caution d’opposer au bailleur toutes les exceptions qui appartiennent au locataire, dĂ©biteur principal, et qui sont inhĂ©rentes Ă  sa dette, celle-ci doit expressĂ©ment indiquer le ou les motifs justifiant son refus d’exĂ©cuter son engagement.

La jurisprudence considĂšre ainsi, de maniĂšre constante, que lorsque la rĂ©sistance opposĂ©e par la caution au paiement de sa dette ne repose sur aucun argument sĂ©rieux, elle relĂšve de la mauvaise foi et prĂ©sente un caractĂšre abusif justifiant sa condamnation au versement de dommages et intĂ©rĂȘts (Cass. Com. 20/12/1982, n°81-12.579).

Lorsqu’elle est actionnĂ©e, la caution doit donc, en principe, rĂ©gler sans dĂ©lai les sommes dues au bailleur, dans la limite de sa garantie, sans pouvoir exiger aucune recherche ou vĂ©rification quant Ă  l’exĂ©cution du contrat de bail, Ă  moins qu’un motif lĂ©gitime l’en empĂȘche.

La simple opposition du locataire-débiteur ne peut donc justifier, en aucune façon, un refus de paiement de la caution.

A l’inverse, la caution qui exĂ©cute son engagement ne peut pas voir sa responsabilitĂ© engagĂ©e Ă  moins qu’il soit dĂ©montrĂ© qu’elle avait connaissance du caractĂšre manifestement abusif de l’appel de la garantie.

D’autre part, le refus de la caution d’exĂ©cuter son engagement retire Ă  son cautionnement une partie de son efficacitĂ© puisque le bailleur ne sera finalement rĂ©glĂ© de sa crĂ©ance qu’à l’issue de la procĂ©dure judiciaire qu’il va engager, et donc seulement au bout de plusieurs semaines ou mois.

Si le prĂ©judice causĂ© au bailleur peut ĂȘtre rĂ©parĂ© par l’octroi de dommages et intĂ©rĂȘts, celui-ci semble, en pratique, prĂ©fĂ©rer exiger la fourniture de cautions bancaires Ă©manant d’établissements plus respectueux de leurs engagements ou pour des montants plus Ă©levĂ©s.

Au final, l’attitude de ces Ă©tablissements bancaires cause prĂ©judice aux locataires qui se trouvent contraints de fournir des garanties sans cesse plus importantes aux bailleurs afin de pouvoir prendre Ă  bail des locaux commerciaux.

AUTEUR
Nelson Segundo
Avocat associĂ© – Racine, cabinet d’avocats

Le commerce de demain selon Saguez & Partners

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Sur la base de son expĂ©rience retail, Saguez & Partners a dĂ©cryptĂ© les signes de l’évolution du commerce d’aujourd’hui et dressĂ© les nouvelles perspectives Ă  l’horizon de 2015. Une enquĂȘte qui s’appuie sur les rĂ©sultats MĂ©diamĂ©trie//NetRatings qui publie chaque annĂ©e, en partenariat avec la FEVAD, « Le baromĂštre sur les comportements d’achats multicanaux ».

D’abord un premier constat : ces dix derniĂšres annĂ©es, les commerces n’ont pas beaucoup changĂ©, alors que les consommateurs ont, eux, bouleversĂ© leur façon d’acheter. Et c’est Internet qui a bousculĂ© leurs attentes et modes de consommation : non seulement il permet aux clients d’avoir « tout le choix du monde Ă  portĂ©e de clic », mais il lui offre aussi la possibilitĂ© d’avoir ce choix infini, Ă  toute heure, au meilleur prix. « Ce meilleur prix qui faisait hier le succĂšs de l’hyper et qui fait aujourd’hui le succĂšs d’Internet », rĂ©sume ainsi Olivier Saguez, prĂ©sident fondateur de Saguez & Partners.

A quoi rĂȘve le client aujourd’hui ?

Cela se rĂ©sume en quatre mots : consommer moins, mais mieux. « La trilogie fondatrice du commerce « Prix-Choix-Service » se prĂ©cise en « Prix juste-Choix orientĂ©-Services personnalisé », auxquels s’ajoutent des attentes de plus en plus prĂ©cises : le chez quelqu’un, l’hyper-immĂ©diatetĂ©, le quotidien renouvelĂ©, la qualitĂ© d’origine
 », Ă©grĂšne l’agence qui dĂ©voile, en quatre convictions ce qui fait, selon elle, le commerce de demain. Hyper-connectivitĂ©, proximitĂ©, produits et services personnalisĂ©s, qui surprennent le client : tels sont rĂ©sumĂ©es les bases sur lesquelles devront s’appuyer les acteurs de l’immobilier commercial, pour inventer le commerce de demain.

Moins de magasins, mais mieux

De ces quatre convictions dĂ©coule une premiĂšre conclusion de Saguez & Partners : le distributeur va devoir faire moins de magasins, mais mieux. « Est-il judicieux d’étendre son rĂ©seau de magasins alors que le client peut faire ses achats de chez lui, sans se dĂ©placer, plus vite et moins cher ? Devant la multiplication des canaux de distribution, la marque va faire des arbitrages, peut-ĂȘtre se sĂ©parer de magasins moyens, et assumer pleinement ses choix. » Tel qu’investir dans un bĂątiment de caractĂšre, dans un quartier bien choisi, avec une boutique oĂč le client pourra vivre « une histoire singuliĂšre, une relation d’empathie avec des vendeurs disponibles et formĂ©s » et oĂč il voudra passer plus de temps.

DeuxiĂšme conclusion : magasin physique et e-commerce devront « s’allier pour le meilleur », chacun devant « se recentrer sur ses points forts ». A savoir, le conseil, l’expĂ©rience, le plaisir, le service et l’empathie pour le magasin physique ; l’optimisation du parcours client avant et aprĂšs l’achat pour Internet. A eux d’ĂȘtre complĂ©mentaires.

Savoir choisir son camp : utile ou plaisir

Saguez & Partners a surtout tirĂ© un enseignement de cette analyse : entre magasin utile et magasin plaisir, il va falloir choisir. Et surtout s’y tenir. « L’échec d’un concept comme Carrefour Planet dĂ©coule de lĂ  : il se voulait lieu de plaisir, alors que c’est l’utile que viennent chercher les consommateurs », explique Olivier Saguez. Au contraire d’un E. Leclerc qui, avec ses « drive », a tranchĂ© pour l’utile et s’y tient. Tout comme Nespresso, qui joue les deux partitions mais dans un subtil Ă©quilibre. « Il a mis l’utile sur Internet et sur smartphone, et a gardĂ© le plaisir et l’échange pour les magasins. » « Moins, mais mieux, c’est une forme de rentabilitĂ© nouvelle pour les distributeurs », affirme Olivier Saguez, Ă©rigeant en exemple le groupe Unibail-Rodamco, pour qui il a créé l’identitĂ© visuelle de plusieurs centres commerciaux (Parly 2, AĂ©roville
). « Il a choisi de faire moins de centres mais mieux, en investissant fortement dans ses centres commerciaux. » Une stratĂ©gie qui, a priori, lui rĂ©ussit.

Convictions sur le nouveau commerce

AUTEUR
Sophie Da Costa

Renouvellement et baisse des facteurs locaux de commercialité

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En 1999, un arrĂȘt de la Cour de cassation avait dĂ©cidĂ© qu’une importante diminution de la population constituait une modification notable des facteurs locaux de commercialitĂ© pouvant dĂšs lors entraĂźner le dĂ©plafonnement du loyer en renouvellement (Cass. 3e civ., 13 juil. 1999, arrĂȘt n° 97-18.295).

Alors que les facteurs locaux de commercialitĂ© doivent avoir Ă©voluĂ© notablement selon le principe posĂ© par l’article L 145-34 du code de commerce et qu’ils doivent prĂ©senter un intĂ©rĂȘt pour le commerce considĂ©rĂ©, selon l’article R 145-6 du code de commerce, cette dĂ©cision suggĂ©rait que l’intĂ©rĂȘt pouvait ĂȘtre tant favorable que dĂ©favorable pour le commerce du preneur.

Cette jurisprudence n’a pas Ă©tĂ© rĂ©itĂ©rĂ©e, tandis que certains bailleurs en ont profitĂ© pour obtenir la fixation du loyer en renouvellement Ă  la valeur locative, et ce dans l’hypothĂšse d’une baisse de la commercialitĂ© dans le secteur des lieux louĂ©s


Aux termes d’arrĂȘts plus rĂ©cents, la Cour de cassation a posĂ© le principe que les modifications invoquĂ©es devaient prĂ©senter un intĂ©rĂȘt pour l’activitĂ© mĂȘme du locataire, et ce sans tenir compte de la clause de destination qui peut prĂ©voir plusieurs activitĂ©s autorisĂ©es, ou mĂȘme du type du commerce exploitĂ© (voit notamment : Cass. 3e civ., 13 juil. 2011, arrĂȘt n° 10-30.870).

Par un arrĂȘt du 14 septembre 2011, la Cour de cassation a prĂ©cisĂ© que la modification devait avoir « une incidence favorable sur l’activitĂ© commerciale exercĂ©e par le preneur » (Cass. 3e civ., 14 sept. 2011, arrĂȘt n° 10-30.825).

L’arrĂȘt rendu le 17 janvier 2012 confirme l’abandon dĂ©finitif de la jurisprudence de 1999.

En l’espĂšce, l’expertise judiciaire avait rĂ©vĂ©lĂ© qu’un certain nombre de commerces avaient Ă©tĂ© fermĂ©s dans le proche voisinage de la pharmacie dont le bail venait en renouvellement, tandis que plusieurs mĂ©decins situĂ©s dans la zone de chalandise de l’officine Ă©taient partis, entraĂźnant une importante baisse des facteurs locaux de commercialitĂ©.

Les bailleurs faisaient grief Ă  la cour d’appel d’avoir estimĂ© que l’évolution Ă  la baisse ne pouvait justifier le dĂ©plafonnement du loyer.

Leur pourvoi est rejetĂ©, et la Cour de cassation rappelle que le dĂ©plafonnement ne peut intervenir « qu’en cas d’évolution ayant un impact favorable sur le commerce concernĂ© ».

(Cass. 3e civ., 17 janvier 2012, arrĂȘt n° 11-12.090)

AUTEUR
Charles-edouard-brault
Avocat Ă  la Cour – Cabinet Brault & AssociĂ©s

Baisse des prix de l’immobilier et tabous professionnels

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Ça y est. Pour la premiĂšre fois depuis…la crise de 1991, les observateurs sont unanimes sur la probabilitĂ© que le prix des logements baisse cette annĂ©e. En particulier les institutions de rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre, la FNAIM, les grands rĂ©seaux de franchise, les notaires, se sont exprimĂ©s ces derniĂšres semaines clairement, prĂ©voyant une correction de 5% Ă  15% selon les marchĂ©s et leurs tensions. On notera juste, par honnĂȘtetĂ©, que Century 21 exclut ce mouvement pour Paris intra muros, se fondant sur le considĂ©rable dĂ©sĂ©quilibre entre l’offre et la demande dans la capitale, au dĂ©triment des candidats acquĂ©reurs.

Cette prĂ©diction, que je respecte, est assez isolĂ©e, et elle ne remet pas en cause l’analyse gĂ©nĂ©rale. Je voudrais dans ces circonstances, assez nouvelles et exceptionnelles, m’attarder sur le discours des professionnels immobiliers et son rapport Ă  la baisse des prix. Deux questions me prĂ©occupent : les agents immobiliers ont-ils du mal Ă  parler de baisse ? Et leur discours a-t-il une influence sur l’Ă©volution des prix ? Sur le premier sujet, on a beaucoup dit que les agents immobiliers Ă©taient l’une des causes de l’augmentation des prix, favorisant leur montĂ©e pour favoriser le niveau de leurs honoraires. En effet, chacun sait que les commissions de transaction sont proportionnelles au prix, et que globalement, plus une transaction est Ă©levĂ©e, plus les Ă©moluments qui y sont attachĂ©s seront consĂ©quents. En fait, ceux qui disent cela se trompent : l’intĂ©rĂȘt de l’agent n’est pas de vendre au prix le plus haut sans considĂ©ration du temps, mais d’Ă©quilibrer l’Ă©quation entre prix optimisĂ© et rapiditĂ© de vente. L’agent immobilier est un acteur du flux, et le stock, sur lequel il ne perçoit aucune rĂ©tribution et qui risque d’ĂȘtre sanctionnĂ© par la perte du mandat, est pour lui un flĂ©au. Ils se trompent sur un autre point : les nĂ©gociations d’honoraires ne sont jamais aussi sĂ©vĂšres que quand les prix sont Ă©levĂ©s. On comprend bien pourquoi : le prix s’entend « frais d’agence inclus », et c’est le total que regardent vendeur et acquĂ©reur. Ils se trompent enfin parce qu’ils nĂ©gligent que les honoraires sont dĂ©gressifs et que lorsqu’un prix augmente de 5 % ou 10 %, la tranche de commission pertinente conduit Ă  un pourcentage d’honoraires plus bas.

 

En clair, l’agent immobilier n’est pas un acteur des augmentations. A l’inverse, il a un effet modĂ©rateur…relatif : il travaille sur fond de valeurs de marchĂ©, et ne peut aller contre le marchĂ© en s’essayant Ă  le faire beaucoup baisser… les fondamentaux lui seraient vite rappelĂ©s par les vendeurs, et on ne lui confierait bien vite plus de mandats! A ce stade de la rĂ©flexion, il est d’ailleurs intĂ©ressant de noter que c’est sur une large partie du marchĂ© de la transaction que les agents immobiliers exercent ce rĂŽle modĂ©rateur: les plus rĂ©centes statistiques de taux de pĂ©nĂ©tration, Ă©manant de l’exploitation de l’enquĂȘte logement(rĂ©sidences principales) de l’INSEE, nous crĂ©ditent d’un 60 % minimum qui rompt avec les chiffres couramment avancĂ©s… On parle depuis des annĂ©es d’à peine 50 %, de toute Ă©vidence Ă  tort.

AUTEUR
Jean-François Buet
PrĂ©sident – Buet Immobilier

La conclusion du bail commercial

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DĂ©fini par l’article L. 145-1-I du Code de commerce, le bail commercial est un contrat dĂ©rogeant au droit commun. Mais sa rĂ©daction n’est soumise Ă  aucune condition de forme particuliĂšre.

Conditions de fond de conclusion du bail commercial

Le bailleur et le preneur doivent s’entendre sur les Ă©lĂ©ments essentiels du contrat de bail sans lesquels le contrat n’aurait pas de sens, Ă  savoir :

  • la nature du contrat et la dĂ©signation des locaux (objet du bail) ;
  • les activitĂ©s autorisĂ©es (affectation du local commercial) ;
  • le montant du loyer;
  • la durĂ©e du bail

L’absence d’un Ă©lĂ©ment essentiel est sanctionnĂ©e par la nullitĂ© absolue du contrat. NullitĂ© qui peut ĂȘtre prononcĂ©e d’office par le juge Ă  la demande d’une des deux parties ou de tout tiers qui aurait un intĂ©rĂȘt lĂ©gitime Ă  le faire.

La promesse bilatĂ©rale, ou promesse synallagmatique, de bail vaut bail si elle contient les Ă©lĂ©ments essentiels du contrat. De plus, il faut que le preneur ait bien la qualitĂ© de commerçant et qu’il ait la capacitĂ© de contracter (il ne doit pas ĂȘtre sous tutelle ou mineur). Les parties doivent ĂȘtre clairement identifiĂ©es dans le contrat.

Enfin, le contrat ne doit pas souffrir de vices du consentement. Ainsi, le contrat ne doit pas ĂȘtre conclu sous le coup d’une erreur, d’un dol (erreur provoquĂ©e, par un mensonge par exemple), ou de la violence. Faute de quoi, le contrat serait frappĂ© d’une nullitĂ© relative qui ne peut ĂȘtre invoquĂ©e que par la partie victime du vice du consentement.

Les différentes formes de bail commercial

Les parties peuvent choisir entre différentes formes.

Le bail sous seing privé

C’est la forme la plus courante.

Le contrat sous seing privĂ© est Ă©tabli par les parties elle-mĂȘme sans la prĂ©sence d’un notaire.
Il faut qu’il rĂ©ponde aux conditions de fond ci-dessus et qu’il soit signĂ© en autant d’originaux qu’il y a de parties au bail (art. 1325 du Code Civil).

Il est prĂ©fĂ©rable de faire enregistrer le bail commercial au centre des impĂŽts (formalitĂ© payante) pour lui donner date certaine, mais ce n’est pas obligatoire.

Le bail authentique

Le bail authentique est un acte Ă©tabli par le notaire ou un acte sous-seing privĂ© reconnu devant notaire, revĂȘtu d’une formule «exĂ©cutoire».

Le bail authentique présente de nombreux avantages.

  • La formule exĂ©cutoire permet d’avoir recours Ă  la force publique pour assurer l’exĂ©cution des engagements contenus dans le contrat.
  • Il vaut preuve jusqu’Ă  «inscription de faux». C’est-Ă -dire qu’en cas de contestation devant les tribunaux, c’est Ă  la partie adverse de prouver qu’il est faux.
  • Il donne date certaine Ă  l’acte. Par exemple, en cas de conflit entre deux locataires, la date de l’acte authentique prĂ©vaudra.
  • Il est opposable Ă  l’Ă©gard des tiers qui doivent le respecter. Ainsi le nouvel acquĂ©reur du local doit maintenir le locataire dans les lieux en raison du contrat de bail dĂ©jĂ  existant (art. 1743 du Code civil).

La forme authentique est obligatoire dans deux cas :

  • Les baux supĂ©rieurs Ă  12 ans (dĂ©cret n°55-22 du 4 janv. 1955, art. 28) qui doivent ĂȘtre obligatoirement publiĂ©s au bureau des hypothĂšques de la situation des immeubles.
  • Les baux portant sur des dĂ©bit de boisson (art. 504 du Code GĂ©nĂ©ral des ImpĂŽts).

Le bail verbal

Cette forme est trĂšs rare et trĂšs dĂ©conseillĂ©e. Le problĂšme de cette forme est la preuve de l’existence du contrat et de son contenu.

La preuve de l’existence du bail peut ĂȘtre rapportĂ©e par tous moyens (par exemple par tĂ©moignage) dĂšs lors qu’il y a un commencement d’exĂ©cution (art. 1715 Code civil). La simple prĂ©sence dans les lieux n’est pas suffisante.

Quant au contenu du bail, la preuve est toujours libre, sauf en ce qui concerne le loyer (art. 1716 Code civil). Ces faiblesses posent donc le problĂšme de l’opposabilitĂ© au tiers.

Documents obligatoires

Le bailleur doit annexer au bail, en vertu de l’article L. 125-5 du Code de l’environnement, un Ă©tat des risques naturels et technologiques si le local louĂ© est situĂ© dans une des zones dĂ©terminĂ©es par le dĂ©cret n° 2005-34 du 15 fĂ©vrier 2005, codifiĂ© Ă  l’article R. 125-23 du Code de l’environnement.
Le non-respect de cette obligation de production d’un Ă©tat des risques est sanctionnĂ© par la rĂ©solution du contrat ou par une diminution du prix demandĂ©e au juge.

Le bailleur pourrait Ă©galement annexer au bail, lors de sa conclusion et de son renouvellement, un diagnostic de performance Ă©nergĂ©tique (DPE) (art. L. 134-1 et suivants du Code de la construction et de l’habitation et R. 134-1 CCH). Cette communication dans le cadre d’un bail commercial est voulue par la prudence car elle n’est normalement requise qu’en cas de bail Ă  usage d’habitation. Ce document n’a qu’une valeur informative.

Lorsque le local est initialement un local d’habitation, l’article L.631-7 du Code de la construction et de l’habitation soumet Ă  une autorisation prĂ©alable le changement d’affection de ce local dans les communes de plus de 200 000 habitants et dans celles des dĂ©partements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.
Ainsi, le bailleur doit obtenir les autorisations administratives nĂ©cessaires Ă  l’affectation commerciale du local. Il convient Ă  ce titre de consulter le plan local d’urbanisme oĂč se situe le local pour vĂ©rifier qu’il n’existe pas d’interdictions spĂ©cifiques.

RĂ©alisĂ© en collaboration avec des professionnels du droit et de la finance, sous la direction d’Eric Roig, diplĂŽmĂ© d’HEC

La pierre papier plombée par la conjoncture et la fiscalité

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2012, annĂ©e noire pour le secteur immobilier ? C’est la question que posait La Tribune en dĂ©but d’annĂ©e Ă  propos des sociĂ©tĂ©s immobiliĂšres cotĂ©es (SIIC), malmenĂ©es en Bourse depuis le dĂ©but de l’annĂ©e aprĂšs une annĂ©e 2011 peu reluisante. Une orientation baissiĂšre qui selon les analystes devrait perdurer d’autant que la fiscalitĂ© pesant sur les investisseurs est devenue moins attractive, tant pour les dividendes que les plus-values : jusqu’Ă  prĂ©sent, lorsqu’ils percevaient des dividendes, les actionnaires des SIIC devaient choisir leur mode de taxation : soit en optant pour le prĂ©lĂšvement forfaitaire libĂ©ratoire (19% en 2011 + 13,5% de prĂ©lĂšvements sociaux), soit en intĂ©grant les dividendes dans leur revenu (taxation Ă  l’impĂŽt sur le revenu de 0 Ă  41% selon les tranches, l’impĂŽt bĂ©nĂ©ficiant d’un abattement dans ce cas). A compter de l’imposition des revenus perçus en 2011 (impĂŽts 2012), le prĂ©lĂšvement libĂ©ratoire n’est plus autorisĂ© pour les SIIC. Les contribuables qui avaient optĂ© pour ce prĂ©lĂšvement vont devoir payer l’impĂŽt en 2012 en fonction de leur barĂšme alors qu’il a Ă©tĂ© dĂ©jĂ  prĂ©levĂ© Ă  la source Ă  19%. Cet impĂŽt dĂ©jĂ  prĂ©levĂ© sera alors imputĂ© dans le calcul de l’IR 2011. Ce sera bien entendu une mauvaise surprise pour ceux relevant d’un taux marginal de l’impĂŽt sur le revenu supĂ©rieur Ă  19%…

Ce n’est pas tout : si dans le rĂ©gime gĂ©nĂ©ral les dividendes taxĂ©s Ă  l’impĂŽt sur le revenu bĂ©nĂ©ficient d’un abattement de 40% du montant dĂ©clarĂ©, cet avantage, liĂ© au fait que les bĂ©nĂ©fices distribuĂ©s ont dĂ©jĂ  fait l’objet de l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, Ă©tant supprimĂ© pour les SIIC Ă  compter des revenus 2011. Il s’agissait en rĂ©alitĂ© d’une anomalie – un cadeau fiscal injustifiĂ© – puisque les SIIC sont exonĂ©rĂ©es d’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s sur les bĂ©nĂ©fices qu’elles redistribuent Ă  leur associĂ©s…

Enfin, autre avantage supprimĂ© : les titres de SIIC ne sont plus Ă©ligibles au PEA, Ă  compter du 21 octobre 2011, ce qui permettait de faire Ă©chapper les dividendes Ă  l’impĂŽt sur le revenu. Les titres figurant dans un PEA au 21 octobre 2011 pourront y demeurer et leurs dĂ©tenteurs continueront a bĂ©nĂ©ficier du rĂ©gime de faveur. « Pour les titres entrĂ©s entre le 21 octobre 2011 et le 29 dĂ©cembre 2011, au moment de l’adoption de la loi, il convient d’attendre la position de l’administration fiscale, le texte est muet quant Ă  leur sort », explique un expert citĂ© par le quotidien Les Echos.

Les SCPI (sociĂ©tĂ©s civiles de placement immobilier) ne sont pas non plus Ă©pargnĂ©es : les porteurs de parts qui souhaitant les cĂ©der en franchise d’imposition des plus-values au-delĂ  de la quinziĂšme annĂ©e de dĂ©tention n’ont plus que jusqu’au 1er fĂ©vrier pour le faire. A l’instar de l’immobilier dĂ©tenu en direct, cette « pierre papier » est soumise Ă  la rĂ©forme de la taxation des plus-values immobiliĂšres entrant en vigueur Ă  compter du 1er fĂ©vrier 2012. Mais Ă  la diffĂ©rence de l’immobilier dĂ©tenu en direct, la cession de parts de SCPI s’opĂšre nettement plus rapidement. Elle s’effectue au minimum une fois par mois lors d’une sĂ©ance de confrontation orchestrĂ©e par la sociĂ©tĂ© de gestion. Avis Ă  ceux qui dĂ©tiennent des parts depuis plus de quinze ans et affichant des plus-values latentes…

« Avec la rĂ©forme, les SCPI subiront une double peine » estime-t-on Ă  l’ASPIM (association des sociĂ©tĂ©s de placement immobilier), citĂ©e par Les Echos. Toute vente d’immeuble du portefeuille de la SCPI, sera davantage taxĂ©e ce qui pĂ©nalisera les arbitrages. Quant aux cessions de parts de SCPI rĂ©alisĂ©es par les associĂ©s, elles supporteront aussi le tour de vis sur l’imposition des plus-values immobiliĂšres.